Le plantigrade avait tué un jeune homme de 26 ans dans la zone montagneuse de la province autonome de Trente, sur la commune de Caldes.
La mort du jeune joggeur a choqué les habitants de la région et relancé un vif débat entre les édiles locaux, qui entendent réduire la population d'ours grâce à une campagne d'abattage et de déplacement, et les organisations de défense des animaux.
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Demande d'euthanasie bloquée
Afin de capturer "JJ4", les garde-forestiers ont d'abord mis en place un système de capteurs photo pour la localiser, puis ont installé un piège cylindrique contenant un appât. L'ourse s'y est introduite avec deux de ses trois petits âgés de deux ans, relâchés par la suite.
"JJ4" a été endormie en présence de deux vétérinaires et transportée dans un refuge spécialisé. Les autorités locales veulent l'euthanasier, mais le tribunal administratif de Trente a provisoirement bloqué la demande en ce sens de la province.
"Nous ne pouvons pas faire une prison pour les ours", a justifié au cours d'une conférence de presse Raffaele De Col, chef de la protection civile locale. "La solution réside dans la neutralisation des individus problématiques."
Un projet de déplacement
Maurizio Fugatti, président de la province autonome de Trente, a réaffirmé sa volonté de réduire le nombre d'ours présents dans sa région en en déplaçant plusieurs dizaines, sans préciser quelle pourrait être leur destination. Il considère que le nombre d'ours estimé actuellement sur le territoire (jusqu'à 120) est nettement supérieur aux objectifs du projet de réintroduction de l'espèce "Life Ursus", lancé en 1994.
"Ceux qui ont à coeur le projet ne doivent pas s'attarder sur le sort de JJ4. [Ils] doivent plutôt nous aider à transférer les autres individus. Si nous n'agissons pas, le projet court à sa perte."
Les autorités locales veulent abattre trois individus considérés comme dangereux, dont "JJ4", et en déplacer 70 autres. En collaboration avec le ministère de l'Environnement, elles prévoient la mise en place d'un comité technique pour élaborer ce plan de déplacement.
"On ne peut pas déplacer comme ça un animal sauvage né sur un territoire donné", indiquait récemment Antonio Nicoletti, responsable des aires protégées et de la biodiversité de l'association de défense de l'environnement Legambiente.
ats/iar