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La lutte pour l'or en toile de fond des violents combats au Soudan

Le Soudan possède l'une des plus grandes réserves d'or d'Afrique. [AFP - Yasuyoshi Chiba]
La guerre de l'or au Soudan (2) / La Matinale / 2 min. / le 20 avril 2023
Alors que les combats font toujours rage au Soudan pour le contrôle du pouvoir, les deux généraux rivaux se livrent aussi une bataille pour le contrôle des ressources économiques. Le pays possède l'une des plus grandes réserves d'or d'Afrique.

En 2022, le Soudan a réalisé des exportations de près de 2,5 milliards de francs avec la vente de 42 tonnes d'or. Les chiffres du gouvernement soudanais montrent que près de 60% des exportations du pays provenaient en 2021 de l'extraction du métal doré.

L'économie minière du pays est fondée sur de l'artisanal, a expliqué jeudi dans La Matinale de la RTS Raphaëlle Chevrillon-Guibert, chercheuse à l'Institut de recherche pour le développement à Paris. Ainsi, "les résidus laissés dans les marchés d'or par les artisans mineurs vont être retraités par des petites entreprises. Ces marchés-là sont des marchés très importants."

Le 3e exportateur d'or africain

Ces entreprises de retraitement sont en majorité contrôlées par le général Mohamed Hamdane Daglo dit "Hemedti", qui dirige les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). "Il va y avoir une bataille pour contrôler ce marché qui aujourd'hui est devenu très important, puisqu'en moins de 10 ans, le Soudan est devenu le 3e exportateur d'or africain", a encore relevé la spécialiste.

Cet or soudanais est principalement acheté par les pays du Golfe, Emirats arabes unis, Qatar et Arabie saoudite en tête. Mais ils ne sont pas les seuls acteurs présents. Depuis de nombreuses années, "le groupe paramilitaire russe Wagner exploite les entreprises de retraitement des déchets", relève Raphaëlle Chevrillon-Guibert.

A ce stade, Emiratis, Russes ou Groupe Wagner restent discrets sur le conflit tant qu'au final leurs intérêts économiques sont préservés.

Cédric Guigon/lan

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La situation sur le terrain

Explosions et tirs ont continué jeudi de déchirer Khartoum alors que la communauté internationale tente d'arracher un cessez-le-feu aux deux généraux en lutte pour le pouvoir au Soudan, à la veille de la fête musulmane de l'Aïd el-Fitr.

Dans la ville de plus de cinq millions d'habitants, les familles se pressent sur les routes pour fuir raids aériens, rafales et combats de rue qui ont déjà tué des centaines de personnes et se concentrent à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest.

L'OMS a dénombré "près de 330 morts et 3200 blessés", d'autres sources faisant état d'au moins 220 civils tués.

Les deux belligérants ne cessent de promettre des trêves qui ne viennent jamais.

La Suisse étudie les possibilités d'évacuation du Soudan

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne envisage d'évacuer de ce pays ravagé par la guerre la centaine de ressortissants suisses restés au Soudan. Pour des raisons de sécurité, aucun détail ne sera communiqué.

Le DFAE suit de très près la situation au Soudan. Le centre de gestion de crise gère ainsi une cellule de crise depuis le début des combats le week-end dernier.

L'ambassade de Suisse dans la capitale Khartoum reste disponible pour apporter son soutien en cas d'urgence dans la mesure du possible, mais elle est fermée pour les visites et les demandes de visa, a précisé le DFAE.