Les journalistes, universitaires, féministes ou spécialistes de l'Afghanistan qui ont signé cet appel à l'initiative de l'association France terre d'asile réclament la mise en place d'une aide humanitaire dans les pays frontaliers de l'Afghanistan pour les femmes qui fuient le régime des talibans, l'accélération des délivrances de visa pour la France et un système d'accueil renforcé à leur arrivée sur le territoire français.
"Depuis la chute de Kaboul, la France a accueilli sur son sol quelques milliers d'Afghans, anciens collaborateurs des autorités françaises ou défenseurs des droits humains. Or, nous constatons que ce programme s'essouffle aujourd'hui et nous ne pouvons accepter que la France estime avoir rempli son rôle", écrivent-ils.
Une fuite difficile
"On appelle la France à mettre en place la diplomatie féministe qu'elle prétend conduire", déclare la directrice générale de France terre d'asile, Delphine Rouilleault, ajoutant que "mettre en place une diplomatie féministe aujourd'hui, c'est penser à des moyens de protection pour les filles et les femmes qui fuient la dictature".
Les femmes afghanes sont peu nombreuses à emprunter les chemins dangereux vers l'Europe, alors qu'elles sont dans leur pays la cible de lois répressives leur interdisant notamment de travailler et d'étudier.
Des femmes "délaissées"
Lors des évacuations menées à l'automne 2021, "les femmes, en particulier les femmes seules et qui ne disposaient pas de l'entregent nécessaire, ont été largement délaissées", souligne le texte.
Les dernières initiatives pour faire évacuer ces femmes menacées ont été menées "au compte-goutte" et "souvent à bout de bras par des journalistes, des chercheurs, des organisations", ajoute la tribune signée notamment par l'artiste Agnès Jaoui, l'autrice Virginie Despentes et la créatrice de mode Agnès B.
En septembre 2021, les députés européens avaient déjà appelé à un programme spécial de visas pour les femmes afghanes. Un appel resté pour le moment sans réponse.
afp/iar