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Washington annonce un cessez-le-feu de 72 heures au Soudan

Anthony Blinken annonce un cessez-le-feu de 72 heures au Soudan. [AFP - Lenin Nolly/NurPhoto]
Un cessez-le-feu a été accepté au Soudan. Interview de Sarah Hieba, habitante de Khartoum / La Matinale / 2 min. / le 25 avril 2023
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé lundi que l'armée et les paramilitaires en conflit au Soudan avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours. Cette décision a été prise à l'issue de dix jours de combats meurtriers.

"Après d'intenses négociations ces dernières 48 heures, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté de mettre en oeuvre un cessez-le-feu dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi minuit en Suisse), devant durer 72 heures", a affirmé Anthony Blinken dans un communiqué.

Les FSR confirment et annoncent par communiqué une "trêve dédiée à l'ouverture de couloirs humanitaires et la facilitation du mouvement des civils". L'armée n'a jusqu'ici rien communiqué à ce sujet. Khaled Omar Youssef, le porte-parole des Forces de la liberté et du changement (FLC, bloc civil historique du Soudan) a déclaré se féliciter "d'une médiation américaine, pour la mise en place de cette trêve humanitaire". "Elle donnera lieu à un dialogue sur les modalités d'un cessez-le-feu définitif", précise-t-il.

L'ONU avait réclamé plus tôt lundi l'arrêt des combats pour "éloigner le Soudan du précipice". Et si depuis plusieurs jours, les deux belligérants avaient déjà annoncé accepter des pauses dans les combats, à chaque fois ils se sont accusés d'avoir brisé la trêve. 

Cette fois, "durant cette période, les Etats-Unis s'attendent à ce que l'armée et les FSR respectent pleinement et immédiatement ce cessez-le-feu", a prévenu le secrétaire d'Etat américain.

Opérations de rapatriement

Cette annonce intervient alors que de nombreux pays mènent des opérations de rapatriement de leurs ressortissants ou de leur personnel diplomatique du Soudan.

>> Lire : Douze Suisses ont déjà été évacués du Soudan, d'autres vont suivre

Explosions, raids aériens et tirs n'ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, poussant à l'exode des milliers d'habitants de la capitale plongée dans le chaos. Ceux qui ne peuvent s'enfuir tentent de survivre, privés d'eau et d'électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d'internet et de téléphone.

Les combats ont déjà fait plus de 420 morts et 3700 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

>> Lire aussi : Les évacuations d'étrangers se poursuivent au Soudan, où aucune issue n'est en vue

agences/lan

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L'ONU redoute près de 300'000 réfugiés

Jusqu'à 270'000 personnes pourraient fuir depuis le Soudan vers le Tchad et au Soudan du Sud, a indiqué mardi l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), après qu'un cessez-le-feu de 72 heures a été conclu au Soudan entre les belligérants sous l'égide des Etats-Unis.

Selon Laura lo Castro, représentant du HCR au Tchad, 20'000 réfugiés sont déjà arrivés dans ce pays et l'organisation s'attend à l'arrivée de jusqu'à 100'000 personnes "dans le pire des cas".

Par ailleurs, "au Soudan du Sud, le scénario le plus probable est de 125'000 retours de réfugiés sud-soudanais et de 45'000 réfugiés", a indiqué la représentante du HCR dans ce pays Marie-Hélène Verney.