Depuis 2018, cinq lois ont été promulguées ou amendées pour élargir la possibilité d'imposer des interdictions de sortie du territoire, s'ajoutant à dix autres lois déjà existantes, selon l'association de défense des droits Safeguard Defenders, installée à Madrid.
"Depuis que Xi Jinping a pris le pouvoir en 2012, la Chine a élargi le paysage juridique des interdictions de sortie et les a de plus en plus utilisées, parfois en dehors de toute justification légale", affirme le groupe dans un rapport.
Entre 2016 et 2020, le nombre d'affaires dans lesquelles des interdictions de sortie du territoire apparaissent dans la base de données de la Cour suprême chinoise a été multiplié par huit, selon le rapport.
Manque de chiffres précis
Reconnaissant que l'absence de données officielles rend difficile l'obtention de chiffres précis, le rapport estime le nombre de ressortissants chinois faisant actuellement l'objet de telles interdictions à plusieurs dizaines de milliers.
S'appuyant sur des témoignages "d'avocats et de défenseurs des droits humains en Chine", Safeguard Defenders affirme que "les interdictions de sortie du territoire politiquement motivées" ont également augmenté durant les cinq dernières années.
Plusieurs dizaines de ressortissants étrangers ont eux aussi été empêchés de quitter la Chine ces dernières années, selon l'organisme, dont des avocats, des journalistes et des dirigeants d'entreprise.
Selon une étude publiée l'an dernier, 128 étrangers, dont 44 Canadiens, ont été frappés d'une interdiction de sortie du territoire entre 1995 et 2019.
afp/emve