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L'insécurité alimentaire s'est encore aggravée en 2022 dans le monde

Des personnes reçoivent une aide alimentaire dans la ville d'al-Jarahi, dans la province portuaire de Hodeidah, au Yémen, le 10 février 2022. [Keystone - EPA/YAHYA ARHAB]
L'insécurité alimentaire s'est encore aggravée en 2022 / Le Journal horaire / 13 sec. / le 3 mai 2023
Sous l'effet des conflits, des chocs économiques et des événements climatiques, l'insécurité alimentaire s'est encore aggravée dans le monde en 2022. Quelque 258 millions de personnes ont eu besoin d'une aide d'urgence, contre 193 millions en 2021, selon l'ONU.

"Cette septième édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires est un constat cinglant de l'échec de l'humanité à aller vers l'élimination de la faim, l'objectif de développement durable numéro 2" de l'ONU, a déploré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, en introduction du rapport annuel établi par plusieurs agences de l'ONU.

L'insécurité alimentaire aiguë a progressé l'an dernier "pour la quatrième année consécutive", avec 65 millions de personnes supplémentaires "souffrant d'une faim si sévère qu'elle menace directement leur vie", soulignent 17 acteurs du réseau mondial sur les crises alimentaires, dont l'Union européenne, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ou encore le Programme alimentaire mondial (PAM).

Le rapport 2022 inclut cinq pays de plus que le précédent, soit 58 pays au total, ce qui contribue aussi à tirer les chiffres vers le haut.

>> Lire aussi : Un mort de la faim toutes les 36 secondes dans l'est de l'Afrique, dénonce l'ONU

Ethiopie, Yémen, Nigeria très touchés

L'insécurité alimentaire aiguë englobe les niveaux 3 à 5 de l'échelle internationale de la sécurité alimentaire: "crise", "urgence" et "catastrophe". Elle "reste à un niveau inacceptable", notamment en RDC, en Ethiopie, en Afghanistan, au Nigeria ou encore au Yémen, met en valeur le rapport.

376'000 personnes se trouvent dans la phase "catastrophe", la plus critique, et 57% d'entre elles vivent en Somalie. Depuis fin 2020, ce pays subit, comme le reste de la Grande Corne de l'Afrique (Ethiopie, Erythrée, Djibouti, Kenya et Soudan), la pire sécheresse de ces quarante dernières années, qu'une récente étude scientifique du World Weather Attribution a clairement mis sur le compte du réchauffement climatique.

Pourtant, "les financements humanitaires pour lutter contre la faim et la malnutrition ne sont pas à la hauteur", regrette Antonio Guterres.

Chocs économiques

Dans les 58 pays analysés dans ce rapport, "plus de 35 millions d'enfants de moins de 5 ans souffraient d'émaciation" (malnutrition), 9,2 millions d'entre eux à des niveaux aigus.

"Les conflits restent le principal moteur des crises alimentaires" en 2022, indique la FAO dans un résumé du rapport, rappelant toutefois que ces crises relèvent souvent de plusieurs facteurs.

Les chocs économiques, liés notamment à la pandémie de Covid-19 et aux répercussions de la guerre en Ukraine, ont pesé plus lourdement l'an passé dans certains pays, notamment en Afghanistan, en Syrie et au Soudan du Sud.

"Le rapport confirme l'impact de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale, en raison des contributions majeures de l'Ukraine et de la Russie à la production et au commerce mondiaux de carburant, d'intrants agricoles et de produits alimentaires essentiels, en particulier le blé, le maïs et l'huile de tournesol", souligne l'organisation.

Les événements météo extrêmes comme la sécheresse de la Corne de l'Afrique et les inondations dévastatrices au Pakistan sont aussi des causes majeures de l'aggravation de cette insécurité alimentaire.

ats/fgn

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Impact de la guerre en Ukraine

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 "a perturbé la production et le commerce agricole dans la région de la mer Noire, provoquant un pic sans précédent des prix alimentaires internationaux au premier semestre 2022".

Bien qu'un accord permettant l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire le 22 juillet 2022 ait permis de faire redescendre les prix, "la guerre continue d'affecter indirectement la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays à faible revenu, dépendants des importations alimentaires", et déjà fragilisés par la pandémie.