Naples s'est réveillée vendredi encore ivre de joie après une nuit de célébrations dans la métropole méridionale pour fêter son troisième titre de champion d'Italie. Les festivités ont toutefois été assombries par un mort et des dizaines de blessés.
"Ca a été une émotion unique, il y avait une marée humaine, les gens s'embrassaient et dansaient", raconte vendredi matin Francesca Raucci, une mère de famille accompagnant son fils à l'école.
Toute la nuit, chants, pétards et fumigènes ont accompagné la foule qui a envahi les rues dès l'annonce que le Scudetto était enfin revenu à Naples après 33 ans d'absence.
"C'est la nuit la plus belle que j'ai vécue", ajoute la quadragénaire, qui confesse avoir fait la fête jusqu'à 4h du matin. "A Naples on aime la vie et faire la fête, c'est ce qui nous différencie des autres villes", explique-t-elle. "Je crois que la fête va durer toute l'année", pronostique-t-elle en souriant.
Naples a décroché son titre jeudi soir, à cinq journées de la fin du championnat et ce grâce à un point offert par Victor Osimhen à Udine (1-1).
La délivrance après 33 ans
Quelque 55'000 supporters avaient pris place jeudi soir dans le stade Diego-Maradona pour suivre le match sur des écrans géants.
Ils ont d'abord tremblé quand leur équipe a concédé un but dès la 13e minute, avant l'égalisation et la libération grâce à l'inévitable Victor Osimhen au retour des vestiaires.
"Cela fait trop longtemps qu'on attend", rappelle Antonio De Roma, un étudiant de 20 ans. "C'est fou car en 1990, Maradona avait gagné le Mondial avec l'Argentine et le Scudetto avec Naples: mes parents me parlaient de ça et aujourd'hui je le vis !", lance-t-il, incrédule.
Dans ses pages spéciales, le journal raconte "le délire bleu: feux d'artifice comme au Nouvel An, marée de tifosi dans les rues, bonheur sans fin pour la nuit la plus longue depuis 33 ans".
Un tragédie en marge des célébrations
La fête a toutefois été endeuillée par la mort d'un jeune homme de 26 ans après des coups de feu tirés en plein centre-ville. Cet incident "n'a aucun lien avec les célébrations", a précisé le préfet de Naples, Claudio Palomba, sur la radio publique italienne RAI. Selon les médias, la victime est liée à un clan de la mafia napolitaine.
Trois autres personnes ont été blessées lors de ces coups de feu, dont on ne sait pas à ce stade s'ils ont été tirés pour fêter la victoire du club de football de la ville ou s'ils relevaient d'une activité criminelle.
Au total, 203 personnes se sont présentées aux urgences des hôpitaux de la ville, selon La Stampa, notamment pour des coups de couteau, des lésions causées par des explosions de pétards, des chutes ou encore des crises d'asthme causées par les fumigènes.
Les célébrations vont sans doute se prolonger pour marquer le retour dans le Sud d'un titre monopolisé depuis 22 ans par les trois géants du Nord, la Juventus Turin, l'AC Milan et l'Inter Milan.
Une nouvelle journée de liesse est attendue dimanche lors du match à domicile des Napolitains contre la Fiorentina.
agences/doe