C'est la première fois depuis douze ans qu'un sommet entre le Japon et la Corée du Sud se tient dans ce dernier pays. Yoon Suk Yeol, un conservateur arrivé au pouvoir en mai 2022, s'était pour sa part rendu au Japon mi-mars.
Les relations entre les deux pays restent hantées par la brutale colonisation de la péninsule coréenne par le Japon entre 1910 et 1945. Elles s'étaient considérablement détériorées en 2018 après une décision de justice sud-coréenne ordonnant à des entreprises nippones de verser des compensations pour le travail forcé subi par de nombreux Coréens pendant l'époque coloniale.
Mais début mars, Yoon Suk Yeol a présenté un plan pour indemniser ces victimes, sans participation financière obligatoire du Japon. Il est temps de "briser le cercle vicieux de l'hostilité mutuelle et de travailler ensemble", avait-il déclaré avant de partir pour Tokyo en mars.
"Navette diplomatique"
Lors cette visite, Tokyo et Séoul avaient levé leurs restrictions commerciales mutuelles, dont celles imposées par le Japon en rétorsion au jugement de 2018. Et en avril, le Japon avait annoncé la réinscription de la Corée du Sud sur une liste "blanche" de partenaires commerciaux de confiance, dont il l'avait retirée en 2019.
Yoon Suk Yeol et Fumio Kishida se sont également engagés à reprendre la "navette diplomatique" entre leurs deux pays, un mécanisme de rencontres régulières entre dirigeants interrompu depuis 2011. Et Fumio Kishida a invité Yoon Suk Yeo à participer à un sommet du G7 en mai à Hiroshima, au Japon.
Ce rapprochement est vivement encouragé par les Etats-Unis, leur allié commun, face aux menaces de la Corée du Nord. Pyongyang multiplie depuis plus d'un an les essais de missiles - dont certains survolent parfois le Japon - et a déclaré en septembre que son statut de puissance nucléaire était "irréversible", enterrant toute possibilité de négociation sur son désarmement.
Exercices militaires avec les Etats-Unis
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont renforcé leur coopération en matière de défense, organisant une série de manoeuvres militaires majeures, dont deux exercices trilatéraux impliquant le Japon cette année.
Avant quitter Tokyo dimanche, Fumio Kishida a dit s'attendre à "un échange de points de vue honnête (...) basé sur une relation de confiance" avec le président Yoon.
afp/kkub