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Arrestation de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été arrêté mardi. [Keystone - Rahat Dar - EPA]
Arrestation de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan / Le Journal horaire / 14 sec. / le 9 mai 2023
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été arrêté mardi lors de sa comparution devant un tribunal d'Islamabad pour répondre d'accusations de corruption. Il venait d'être mis en garde par l'armée pour avoir proféré des "allégations sans fondement".

Les responsables du parti d'Imran Khan - le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) - ont exhorté leurs partisans à descendre dans la rue, mais la police a prévenu qu'un arrêté interdisant les rassemblements de plus de quatre personnes était en vigueur et qu'il serait strictement appliqué.

Des centaines de partisans du PTI sont descendus dans la rue pour afficher leur soutien à Imran Khan. [Keystone - Muhammad Sajjad - AP Photo]
Des centaines de partisans du PTI sont descendus dans la rue pour afficher leur soutien à Imran Khan. [Keystone - Muhammad Sajjad - AP Photo]

Les chaînes de télévision locales ont montré des scènes de bousculade à l'extérieur du tribunal, où des centaines de partisans du PTI se sont heurtés aux agents de sécurité.

"Imran Khan a été arrêté dans l'affaire Qadir Trust", a indiqué le compte Twitter officiel de la police d'Islamabad, en référence à une affaire de corruption. L'ancien Premier ministre est visé par plusieurs dizaines d'affaires judiciaires depuis son éviction du pouvoir l'année dernière.

"Allégations malveillantes"

L'armée avait mis en garde lundi contre "les allégations sans fondement" prononcées selon elle par l'ex-Premier ministre. Lors d'un rassemblement organisé ce week-end à Lahore, Imran Khan a de nouveau affirmé que le major-général Faisal Naseer, officier supérieur des services de renseignement, était impliqué dans sa tentative d'assassinat, début novembre 2022. L'ex-Premier ministre avait été blessé d'une balle dans la jambe.

"Ces allégations fabriquées de toutes pièces et malveillantes sont extrêmement malheureuses, déplorables et inacceptables", a déclaré dans un communiqué le Service des relations publiques interservices (ISPR) de l'armée.

"Il s'agit d'une tendance constante depuis l'année dernière. Les responsables de l'armée et des services de renseignement sont la cible d'insinuations et d'une propagande tapageuse visant à promouvoir des objectifs politiques", ajoute-t-il.

L'actuel Premier ministre Shehbaz Sharif, qu'Imran Khan a également accusé d'être impliqué dans le projet d'assassinat, a de son côté écrit sur Twitter: "Ses allégations sans aucune preuve contre le général Faisal Naseer et les officiers de notre agence de renseignement ne peuvent pas être autorisées et ne seront pas tolérées".

Critiques rares

Les critiques à l'encontre de l'institution militaire sont rares au Pakistan, où les chefs de l'armée exercent une influence considérable sur la politique intérieure et la politique étrangère. Ils sont depuis longtemps accusés d'interférer dans l'ascension et la chute des gouvernements.

La mise en garde de l'armée illustre à quel point les relations entre l'ancien Premier ministre et la puissante armée du pays se sont détériorées. Elle l'avait d'abord soutenu dans son accession au pouvoir en 2018 avant de lui retirer son soutien, puis Imran Khan avait été évincé de ses fonctions par un vote de défiance du Parlement en avril 2022.

Depuis, l'homme politique fait pression sur le fragile gouvernement de coalition pour qu'il organise des élections anticipées avant octobre.

Conclusions de l'enquête rejetées

Officiellement, l'agression d'Imran Khan est l'oeuvre d'un tireur solitaire, qui dans une vidéo diffusée par la police avoue en être l'auteur et se trouve désormais en détention.

Ces conclusions ont été rejetées par l'ex-Premier ministre, qui souligne que les autorités ont refusé ses tentatives de déposer un rapport de première information auprès de la police pour désigner les "vrais coupables". "Il n'y a aucune raison pour que j'invente des faits", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée mardi.

L'ISPR a déclaré qu'il se réservait le droit "d'entreprendre des actions en justice contre les déclarations et la propagande manifestement fausses et malveillantes".

ats/edel

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