Une attaque fait quatre morts à Djerba, dont deux fidèles d'une synagogue
Cette synagogue, la plus ancienne d'Afrique, avait déjà été visée en 2002 par un attentat-suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts.
L'attaque a eu lieu en deux temps, a indiqué le ministère dans un communiqué. Le gendarme auteur des tirs a d'abord tué l'un de ses collègues par balle et s'est emparé de ses munitions. Puis il s'est rendu aux abords de la synagogue où il a ouvert le feu sur les forces de l'ordre assurant la sécurité du lieu avant d'être abattu.
Deux "visiteurs" de la synagogue ont été tués par les tirs de l'assaillant et quatre autres ont été blessés et évacués vers un hôpital, a ajouté le ministère. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué que les deux morts étaient "un Tunisien âgé de 30 ans et un Français de 42 ans", sans en fournir les identités.
Un autre gendarme a également été tué et cinq autres blessés par les tirs de l'assaillant, selon le ministère de l'Intérieur. A la suite de l'attaque, l'ambassade de France à Tunis a annoncé avoir ouvert "une cellule de crise" et mis en place un numéro d'urgence. L'attaque s'est produite alors que des centaines de fidèles participaient au pèlerinage juif annuel de la Ghriba qui touchait à sa fin mardi soir dans cette synagogue.
Pèlerinage célèbre
Selon les organisateurs, plus de 5000 pèlerins juifs, essentiellement venus de l'étranger, ont participé cette année au pèlerinage de la Ghriba qui a repris l'année dernière après deux ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Organisé au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au coeur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1500, majoritairement installés à Djerba, contre 100'000 avant l'indépendance en 1956.
Des pèlerins viennent aussi traditionnellement de pays européens, des Etats-Unis ou encore d'Israël, mais leur nombre a considérablement diminué après l'attentat de 2002. Cette attaque survient au moment où le tourisme enregistre une forte reprise en Tunisie après un net ralentissement pendant la pandémie.
Lutte contre le terrorisme
Après plusieurs années de dégradation en raison de l'instabilité qui a suivi la révolution en 2011, ce secteur clef pour l'économie tunisienne avait été gravement affecté après les attentats de 2015 contre le musée du Bardo à Tunis et un hôtel de Sousse, dont le bilan s'était élevé à 60 morts dont 59 touristes étrangers.
Après la révolte populaire de 2011 ayant renversé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie a connu un essor des groupes djihadistes, mais les autorités affirment avoir obtenu ces dernières années des progrès significatifs dans la lutte contre le terrorisme.
agences/br