Après l'arrestation de Imran Khan mardi, la situation s'est embrasée dans les grandes villes pakistanaises. Les responsables du parti de l'ancien Premier ministre - le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) - ont exhorté leurs partisans à descendre dans la rue.
La réaction ne s'est pas fait attendre, et des milliers de manifestants ont protesté, donnant lieu à de violents heurts avec la police.
Certains d'entre eux ont fait irruption dans la résidence du commandant militaire de Lahore (est) et ont bloqué les grilles d'entrée du quartier général de l'armée à Rawalpindi, près d'Islamabad. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les manifestants à Karachi (sud) et Lahore.
Placé en détention provisoire
Imran Khan, 70 ans, est visé par plusieurs dizaines d'enquêtes judiciaires depuis son éviction en 2022. Il avait réussi jusqu'ici à déjouer différentes tentatives d'arrestation.
L'ancien Premier ministre a comparu mercredi matin devant un tribunal spécial, puis a été placé en détention provisoire.
"Le tribunal a approuvé la mise en détention provisoire d'Imran Khan pour une durée de huit jours", a déclaré Ali Bukhari, un avocat d'Imran Khan, à l'issue de l'audience à huis clos.
1000 manifestants arrêtés
Le gouvernement a par ailleurs donné son feu vert au déploiement de soldats dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, où près de 1'000 manifestants ont été arrêtés et 130 policiers blessés depuis le début des manifestations mardi.
L'ordre émis par le ministère de l'Intérieur ne précise pas la date ni la durée du déploiement demandé par le gouvernement provincial, pas plus que le nombre de soldats.
Écoles et routes fermées
Mercredi les écoles ont été fermées dans tout le pays et l'accès aux réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook restreint par les autorités.
A midi, les manifestants avaient bloqué certaines routes menant à Islamabad. D'importantes force de sécurité ont été mobilisées dans la capitale à l'extérieur du bâtiment de la police où le tribunal spécial s'est réuni pour juger de nouveau l'ancien Premier ministre.
Nous sommes aux côtés d'Imran Khan et nous le soutiendrons jusqu'à la mort
Selon Sher Afzal Marwat, avocat du parti de l'ancien Premier ministre, celui-ci est "de bonne humeur", mais a été frappé à l'arrière de la tête et à la jambe par les forces paramilitaires qui l'ont arrêté.
"S'ils pensent que l'arrestation d'Imran Khan va nous démoraliser, ils se trompent lourdement", a déclaré l'un de ses partisans, Niaz Ali, à Peshawar, où plusieurs monuments et bâtiments gouvernementaux ont été incendiés. "Nous sommes aux côtés d'Imran Khan et nous le soutiendrons jusqu'à la mort", a-t-il poursuivi.
afp/doe