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Nouveaux affrontements entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie avant des pourparlers

Les ruines d'une maison suite à une bombe arménienne lancée en Azerbaïdjan en 2020. [Keystone - Emrah Gurel]
Affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, à quelques jours de pourparlers de paix / Le Journal horaire / 25 sec. / le 11 mai 2023
Un soldat azerbaïdjanais a été tué jeudi dans de nouveaux affrontements à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, une montée des tensions qui intervient juste avant des pourparlers entre leurs dirigeants.

Ces deux pays du Caucase, qui se disputent depuis trois décennies la région du Nagorny Karabakh, se sont mutuellement accusés de "tirs de mortier" et d'"armes lourdes" et de "provocations" à la frontière.

"Un militaire de l'armée azerbaïdjanaise a été tué" par les forces arméniennes, a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense, les accusant de tirer sur les positions azerbaïdjanaises à la frontière.

Pour sa part, Erevan a fait état de quatre soldats arméniens blessés dans ces affrontements, dont elle impute la responsabilité à Bakou.

Rencontre à venir entre les représentants des deux pays

Cet incident intervient alors même que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev doivent se rencontrer dimanche à Bruxelles, sous le parrainage de l'Union européenne.

Cette réunion fait suite à d'intenses discussions pendant quatre jours début mai à Washington entre des délégations arménienne et azerbaïdjanaise, sous les auspices des Etats-Unis.

Dans la foulée des derniers affrontements, Nikol Pachinian a estimé que l'Azerbaïdjan cherchait à "saper les pourparlers" prévus dans la capitale belge, tout en soulignant qu'il était toujours prêt à s'y rendre.

"Je n'ai pas changé de décision, j'irai à Bruxelles", a-t-il déclaré, à l'occasion d'une intervention devant le gouvernement arménien.

"Peu de chances" de trouver un accord de paix

Il a toutefois jugé qu'il y avait "très peu" de chances de parvenir à signer un accord de paix avec Ilham Aliev au cours de cette réunion car le projet d'accord "est encore à un stade très préliminaire et il est trop tôt pour parler d'une éventuelle signature".

De son côté, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a reproché à l'Arménie de "ne pas avoir d'intérêt pour le processus de paix" et de "porter préjudice" aux pourparlers.

La diplomatie azerbaïdjanaise a néanmoins confirmé l'accord du président Ilham Aliev en vue de rencontrer Nikol Pachinian à Bruxelles.

afp/juma

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Conflit de longue date

Ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase se sont affrontées dans deux guerres au début des années 1990 et en 2020 pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan il y a plus de trois décennies.

A l'issue de la courte guerre qui a vu à l'automne 2020 l'Azerbaïdjan reprendre des territoires dans cette région séparatiste, Bakou et Erevan ont conclu un cessez-le-feu promu par la Russie.

Depuis, des soldats russes de maintien de la paix sont déployés au Nagorny Karabakh mais l'Arménie se plaint depuis plusieurs mois de leur inefficacité. L'isolement russe sur la scène internationale, en raison du conflit en Ukraine, limite aussi la marge de manoeuvre de Moscou.

>> L'analyse de Vicken Cheterian, chargé de cours à l'Université de Genève, sur la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan :

Guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan: l'éclairage de Vicken Cheterian, chargé de cours à l'Université de Genève
Guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan: l'éclairage de Vicken Cheterian, chargé de cours à l'Université de Genève / 19h30 / 2 min. / le 14 septembre 2022