Adoptées lors d'un conseil des ministres extraordinaire, ces mesures ont été prises à la veille même de l'ouverture officielle de la campagne pour les élections municipales et régionales du 28 mai, où cette problématique de l'eau s'annonce centrale. Ce qui a amené l'opposition de droite à accuser l'exécutif d'électoralisme.
L'Espagne fait face à une sécheresse dramatique, le niveau des réservoirs d'eau du pays - qui stockent l'eau de pluie afin de l'utiliser lors des mois plus secs - étant tombé durant la première semaine de mai à 48,9% de leur capacité, soit la cinquième baisse hebdomadaire consécutive.
Le niveau est même bien plus bas en Catalogne (nord-est) et en Andalousie (sud), les deux régions les plus touchées, où il avoisine les 25%.
Nouvelles infrastructures prévues
Le simple fait que ces mesures d'urgence aient fait l'objet d'un conseil des ministres extraordinaire consacré à ce seul thème illustre à la fois l'urgence de la situation et l'importance qu'y accorde le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez.
Sur les quelque 2,19 milliards d'euros de ce plan, un peu moins des deux tiers (1,4 milliard d'euros) doivent servir à la construction de nouvelles infrastructures pour remédier à la pénurie d'eau dans certaines régions, notamment des usines de désalinisation de l'eau de mer et des systèmes pour accroître la réutilisation d'eaux usées.
Réutiliser 20% des eaux usées
Le gouvernement a précisé que l'objectif était de porter la proportion des eaux usées réutilisées, de 10% actuellement à 20% en 2027.
Le tiers restant (784 millions d'euros) sera consacré à une aide à l'agriculture, dont près de la moitié (355 millions) prendra la forme d'un aide financière directe aux éleveurs et aux producteurs de lait, afin de compenser en partie la hausse de leurs coûts.
Une somme de 276 millions ira aux cultures et aux zones que le ministère de l'agriculture estimera les plus affectées par la sécheresse.
Pas de semis de printemps
Enfin, 40,5 millions d'euros serviront à subventionner à hauteur de 70% le coût des polices d'assurance contre la sécheresse contractées par les exploitants.
Le manque d'eau a poussé de nombreux exploitants à renoncer aux semis de printemps, notamment de céréales et d'oléagineux, avec le risque de provoquer des pénuries et une nouvelle flambée des prix des produits alimentaires, dont la forte hausse est déjà l'une des principales composantes de l'inflation, qui est remontée à 4,1% en avril.
agences/lan