"Nous pouvons confirmer qu'il y a 17 morts", a indiqué l'administrateur du village de Bu Ma, deux jours après le passage de Mocha. "Il y aura d'autres morts, car plus d'une centaine de personnes sont portées disparues", a-t-il ajouté.
Ce chiffre s'ajoute à un décompte de 24 morts communiqué par un chef de la localité voisine de Khaung Doke.
Villages et camps rohingyas dévastés
Ce chef a requis l'anonymat craignant des représailles de la junte au pouvoir. Le dernier décompte établi lundi par la junte faisait état de cinq morts et d'un nombre non précisé de blessés.
On ignore si certains des morts de Bu Ma et de Khaung Doke Kar étaient inclus dans le décompte de la junte. Mocha, plus grosse tempête en plus d'une décennie dans la région, a ravagé les villages et les camps rohingyas, abattu arbres et pylônes électriques et détruit les bateaux de pêche.
Mardi matin, des habitants de Bu Ma arpentaient le bord de mer en quête de parents disparus depuis le passage du cyclone, ont constaté des journalistes.
Pas d'accès à la citoyenneté
La minorité musulmane des Rohingyas est la cible de restrictions de déplacements à l'intérieur de la Birmanie, où elle vit dans des conditions proches de l'apartheid, selon les groupes de défense de droits humains.
Bien qu'installés dans le pays depuis des générations, la plupart des Rohingyas n'ont pas accès à la citoyenneté, ni à la santé ou à l'éducation, dans ce pays à majorité bouddhiste que l'armée gouverne depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu'il cherchait à confirmer des informations selon lesquelles des Rohingyas dans des camps de déplacés avaient trouvé la mort dans la tempête.
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Les communications se rétablissaient lentement mardi à Sittwe, où vivent environ 150'000 personnes, ont constaté des journalistes, les routes ayant été déblayées et internet restauré.
Les médias d'État ont montré des troupes, à l'aéroport de Sittwe lundi, déchargeant des avions remplis d'aide.
Pas d'aide reçue pour l'instant
Mais selon des Rohingyas, l'aide ne leur est toujours pas parvenue. "Aucun gouvernement, aucune organisation n'est venu dans notre village", a déclaré Kyaw Swar Win, 38 ans, "nous n'avons pas mangé depuis deux jours (...) nous n'avons rien reçu et personne n'est venu s'enquérir de nous, c'est tout ce que je peux dire".
Ces dernières années, une amélioration des prévisions météorologiques et des évacuations plus efficaces ont drastiquement réduit le nombre des morts sur le passage des cyclones. En 2008, le cyclone Nargis avait dévasté le delta de l'Irrawaddy en Birmanie, faisant au moins 138'000 morts.
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afp/hkr