Originaire d’une famille modeste, père conducteur de bateaux, mère au foyer, Recep Tayyip Erdogan vend des petits pains pour payer ses livres scolaires. Elève dans un lycée religieux, il se rêve en joueur de football professionnel mais son père s’y oppose. Ce sera la politique.
"C’est comme ça qu’il a forgé son caractère, dans la dureté de la rue. C’est quelqu’un qui veut sortir de sa condition difficile, qui veut gagner. C’est le secret de son ressort politique par la suite", estime la responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l’Institut français des relations internationales, autrice de "La Turquie en 100 questions. La puissance opportuniste" (Editions Tallandier).
Recep Tayyip Erdogan pense qu’il a une mission, qu’il incarne le destin de son pays.
En 1994, Erdogan est élu maire d’Istanbul puis en 2003, nommé premier ministre. "La gestion d’Istanbul montre en gestation la façon dont il va s’occuper de la Turquie par la suite; accès aux services publics de base, aux transports… mais aussi première expérience d’un gouvernement islamique."
A la tête de l’Etat, il engage des réformes démocratiques avant d’engager un tournant autoritaire. Pour quelles raisons? Quelles sont ses convictions profondes?
Caroline Stevan et l’équipe du Point J