Dans une forêt, sur une base militaire à une heure et demie d'Helsinki, des femmes ramassent du bois. "On doit construire un radeau, capable de transporter deux personnes pour traverser vingt-cinq mètres d'eau", explique l'une d'entre elles, mercredi dans La Matinale de la RTS.
Un peu plus loin, devant une voiture brunie par le feu, Sanni, serveuse de 24 ans, saura désormais quoi faire en cas d'incendie: "Je suis une femme et je vis seule. Tout ce qu'on apprend, ici, est très utile. Dans la presse, on parle beaucoup de la guerre... si la crise arrive, il faut pouvoir survivre".
C'est bien de sortir de sa zone de confort. Ça t'enseigne la résilience
Trois cents femmes, toutes vêtues d'un treillis camouflage, participent à l'un des vingt ateliers organisés le week-end, plusieurs fois pas an, par l'Association nationale des femmes pour la Protection civile.
"C'est bien de sortir de sa zone de confort. Ça t'enseigne la résilience", estime Suvi Aksela, coordinatrice. "C'est important que tout le monde sache comment survivre sans électricité, sans toilettes, sans eau potable… La sécurité et la préparation sont aussi une attitude mentale, une manière de penser."
Lutter contre la désinformation
Un cours récemment ajouté au programme est toujours complet. "La désinformation, les fake news, quels groupes les propagent ici en Finlande, comment contrer leurs discours", dit Suvi Aksela.
Il faut mettre de côté ce qui fait de toi un être civilisé, surtout l'équipe qui est dans le camp des méchants, puisque son objectif principal est de faire du mal, de trouver les points faibles et de manipuler l'esprit de l'autre équipe
Marietta, journaliste et patriote, participe à cette simulation de guerre informationnelle sur les réseaux sociaux, animée par Kristina Forskard, experte en communication de crise.
"Il faut mettre de côté ce qui fait de toi un être civilisé, surtout l'équipe qui est dans le camp des méchants, puisque son objectif principal est de faire du mal, de trouver les points faibles et de manipuler l'esprit de l'autre équipe", décrit Kristina Forskard.
L'exercice étant très difficile mentalement, un psychologue est présent. Il s'agit d'une sorte de "vaccination" face aux tentatives de déstabilisation.
En vingt ans, la Finlande a formé plus de 100'000 femmes à la résilience et à des missions de défense civile.
Carlotta Morteo/vajo