Le président syrien Bachar al-Assad de retour parmi les dirigeants arabes
Le président syrien, Bachar al-Assad, a participé vendredi en Arabie saoudite à son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d'une décennie, signant son retour sur la scène diplomatique arabe après des années d'isolement en raison de la guerre en Syrie.
"Nous sommes heureux d'accueillir le président Bachar al-Assad à ce sommet", a déclaré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l'ouverture du 32e sommet de la Ligue arabe, en espérant que la réintégration de son pays ramènera "la stabilité " en Syrie.
L'organisation panarabe avait exclu le régime syrien fin 2011 pour sa répression d'un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre dévastatrice, avant de le réintégrer le 7 mai dernier.
Les Emirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018, ont notamment été très actifs pour réintégrer Damas dans le groupe. Le régime syrien a par ailleurs bénéficié d'un élan de solidarité après un séisme qui a dévasté le 6 février de vastes pans de la Syrie et de la Turquie.
>> Voir aussi l'interview de Frédéric Pichon dans Forum :
Avant le début du sommet, le président syrien avait rencontré à Jeddah son homologue tunisien, Kais Saied, dans le cadre d'une série de réunions bilatérales prévues en marge du sommet, a indiqué l'agence officielle syrienne SANA.
![Le président syrien a rencontré à Jeddah son homologue tunisien, Kais Saied. [Reuters - Présidence tunisienne]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/dmqy4n-27658364.image?mw=1280 "Le président syrien a rencontré à Jeddah son homologue tunisien, Kais Saied. [Reuters - Présidence tunisienne]")
"Désaccords internes"
La Ligue arabe a récemment souligné la nécessité de jouer un "rôle de premier plan", afin de parvenir à un règlement en Syrie. Si les combats se sont quasiment tus, la guerre a fait environ un demi-million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.
La Syrie espère la normalisation de ses relations avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer sa coûteuse reconstruction.
Des pays comme le Qatar, qui s'est vivement opposé au président Assad depuis le début de la guerre en Syrie, sont cependant très réticents à se rapprocher de Damas.
>> Voir l'interview dans le 19h30 de Joseph Draher :
Le sommet intervient dans un contexte de détente régionale, marqué par le rapprochement ces derniers mois entre le royaume saoudien et son grand rival régional, l'Iran. Ryad a aussi rétabli récemment ses services consulaires avec Damas.
Hôte de la réunion, l'Arabie saoudite déploie par ailleurs des efforts diplomatiques pour tenter de trouver une issue à des conflits régionaux, comme au Yémen.
ats/ther
>> Revoir dans La Matinale l'interview d'Hasni Abidi, politologue spécialiste du Moyen-Orient :
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Volodymyr Zelensky: "certains pays ferment les yeux"
Outre les conflits au Moyen-Orient, le 32e sommet de la Ligue arabe devrait aborder des sujets plus internationaux notamment la guerre en Ukraine.
Invité surprise au sommet, le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, a appelé les dirigeants de la région à "jeter un regard honnête" sur la guerre dans son pays.
"Malheureusement, certains pays dans le monde et ici, parmi vous, ferment les yeux sur ces prisons et annexions illégales", a-t-il déclaré.
A son arrivée à Jeddah, Volodymyr Zelensky avait indiqué qu'il s'entretiendrait séparemment avec le prince héritier saoudien, et d'autres dirigeants de la région, beaucoup moins unie dans son soutien à l'Ukraine que ses alliés européens et américains.