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Athènes sous pression après une vidéo attestant d'un refoulement de migrants en mer

Patrouilleur des garde-côtes grecs (image d'illustration). [Reuters - Adonis Skordilis]
Athènes sous pression après une vidéo attestant d'un refoulement de migrants en mer / Le Journal horaire / 21 sec. / le 19 mai 2023
Deux jours avant les élections législatives en Grèce, Athènes était sous pression vendredi après la publication d'une vidéo et de témoignages accusant les autorités grecques de refouler des migrants, dont des enfants, dans les eaux territoriales turques.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a réclamé une "enquête indépendante et efficace" à la suite de ces "images et vidéos dérangeantes" publiées par le New York Times (NYT).

Dans cette vidéo tournée par un militant des droits humains sur l'île grecque de Lesbos, en mer Egée, en avril, un groupe de migrants, dont un bébé, est conduit dans une camionnette blanche vers la pointe sud de l'île.

Embarqués à bord d'un petit bateau, ils sont transférés ensuite à bord d'un bateau des garde-côtes grecs avant d'être abandonnés sur "un radeau de sauvetage gonflable noir à la dérive", selon le NYT.

Des bateaux des garde-côtes turcs les ont ensuite secourus. Le New York Times a affirmé avoir localisé les migrants dans un centre de détention d'Izmir où ils ont raconté aux journalistes leur odyssée.

Continus et systématiques

Contacté par l'AFP, le ministère grec des Migrations n'a pas voulu commenter ces informations.

"Nous demeurons gravement préoccupés par les refoulements continus et systématiques à la frontière entre la Grèce et la Turquie", a indiqué de son côté la porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, rappelant que ces pratiques viennent enfreindre "le droit de demander une protection en vertu du droit international".

Les autorités grecques ont déjà été à plusieurs reprises accusées de pratiquer refoulements illégaux vers la Turquie de personnes en quête d'asile dans l'Union européenne.

Athènes rejette les accusations

Le gouvernement du conservateur Kyriakos Mitsotakis a toujours nié recourir à de telles pratiques malgré les nombreux témoignages et vidéos recueillis par des ONG d'aide aux réfugiés et plusieurs médias internationaux.

Kyriakos Mitsotakis, qui brigue un second mandat à l'issue du scrutin législatif de dimanche, a impulsé un sévère tour de vis en matière de politique migratoire ces quatre dernières années.

Parmi ses promesses électorales figure l'extension d'une clôture métallique haute de 5 mètres le long de la frontière terrestre avec la Turquie. Déjà longue de 37,5 km, Athènes ambitionne une extension de 100 km d'ici 2026.

afp/ther

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