Le ministère de la Transition écologique publie mardi un document qui détaille concrètement l'impact du réchauffement climatique sur les territoires. Il doit aider la population française à choisir le prochain plan d'adaptation du pays aux conséquences du dérèglement climatique. La consultation publique est disponible jusqu'à la fin de l'été. Le nouveau plan d'adaptation est attendu pour la fin de l'année.
Deux scénarios
Le ministère propose deux hypothèses pour définir la trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation de la France. Le premier, similaire aux plans de 2011 et de 2018, se base sur l'accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré par rapport à la période pré-industrielle, soit une hausse de maximum +3 degrés pour la France.
Le second scénario, soutenu par le gouvernement, se veut plus pessimiste. Il prévoit notamment la disparition presque totale des glaciers, des pluies plus extrêmes et plus fréquentes, avec un risque d'inondations élevé, ainsi que des épisodes de sécheresse cinq fois plus récurrents et pouvant s'étendre sur plus de deux mois durant la période estivale. Le bassin méditerranéen pourrait lui compter plus de 90 nuits tropicales par an, considérées comme dangereuses pour la santé.
Plusieurs secteurs touchés
Si le gouvernement émet une préférence pour des mesures plus strictes, c'est notamment parce que plusieurs secteurs pourraient être concernés par le dérèglement climatique. Les épisodes de pénuries d'eau devraient notamment toucher l'agriculture, avec des pertes dans les récoltes estimées à 7,4% pour le blé et à 9,5% pour l'orge d'ici 2050.
À l'inverse, la multiplication des inondations aura un fort impact sur l'aménagement du territoire et les transports. Le coût pour les assurances pourrait augmenter de 30% en 30 ans, et le produit intérieur brut devrait enregistrer une baisse comprise entre 6,5% et 13,1%, selon le géant de la réassurance Swiss Re.
Un chantier en trois étapes
Face à ces pertes, le gouvernement français souhaite agir en trois phases. La première, en cours, vise à adapter les références sur lesquelles s'appuient les autorités pour anticiper les effets du réchauffement. La deuxième sera un plan d'accompagnement des collectivités locales, tandis que la troisième lancera des études de vulnérabilité pour adapter l'activité économique.
Selon le gouvernement, ces mesures devraient coûter au minimum 2,3 milliards d'euros additionnels par an.
ats/leab