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Alain Berset demande des "mesures efficaces" face aux situations météo extrêmes

Le président de la Confédération Alain Berset. [Keystone - Gabriel Monnet]
Le président de la Confédération Alain Berset. - [Keystone - Gabriel Monnet]
Le président de la Confédération Alain Berset demande "des mesures efficaces" pour préparer aux situations météorologiques extrêmes. Lundi, à l'ouverture du Congrès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) à Genève, il a répété que la Suisse ferait sa part.

"Il en va de notre responsabilité de prendre des mesures efficaces" pour réduire la menace de crises humanitaires, a affirmé le chef du Département fédéral de l'intérieur devant les 193 Etats membres. De l'élévation des mers et des océans aux inondations en passant par les vagues de chaleur, les effets sont déjà observés.

Face à cette situation, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mandaté l'OMM pour faire en sorte que tous les pays soient dotés d'ici 2027 d'un système d'alerte. Actuellement, seuls la moitié d'entre eux peuvent s'appuyer sur des infrastructures adaptées.

>> Les explications de Pascal Jeannerat dans le 12h45 :

L'OMM veut mieux contrôler les gaz à effet de serre: les explications de Pascal Jeannerat
L'OMM veut mieux contrôler les gaz à effet de serre: les explications de Pascal Jeannerat / 12h45 / 1 min. / le 22 mai 2023

Quatre désastres sur cinq liés à la météo

Le Congrès de l'OMM, réuni pendant une dizaine de jours, doit avancer sur cette initiative à laquelle des dizaines d'organisations sont associées. "Grâce aux vastes réformes menées ces quatre dernières années, nous avons une organisation forte pour relever ce défi", estime le président de la Confédération.

Au total, plus de quatre désastres sur cinq sont liés aux situations météorologiques ou climatiques. De 1970 à 2021, ils ont fait environ deux millions de victimes, dont 90% dans les pays en développement, et provoqué pour environ 4300 milliards de dollars de pertes économiques (près de 3900 milliards de francs).

Le succès pour aboutir à des alertes le plus rapidement possible dépendra de dispositifs nationaux "forts", insiste Alain Berset. L'OMM, qui fête cette année ses 150 ans, oeuvre pour tenter d'aider à combler les lacunes dans les pays pauvres et en développement.

Et la Suisse également, réitère le président de la Confédération. Elle vient d'alimenter de quatre millions de francs une initiative sur cette question. Elle participe encore au dispositif de l'OMM pour améliorer l'accès aux données météorologiques et climatiques et accompagner la communauté humanitaire pour anticiper des situations extrêmes.

>> Voir le sujet du 19h30 sur le système de contrôle des gaz à effet de serre :

En Congrès à Genève l'Organisation météorologique mondiale veut instaurer un système de contrôle des gaz à effet de serre.
En Congrès à Genève l'Organisation météorologique mondiale veut instaurer un système de contrôle des gaz à effet de serre. / 19h30 / 2 min. / le 22 mai 2023

Une élection très serrée attendue

Outre les avancées sur cette question, le Congrès doit nommer le 1er juin le nouveau secrétaire général ou la nouvelle secrétaire générale de l'OMM pour succéder à Petteri Taalas.

L'élection s'annonce serrée entre quatre candidats en lice. En cas de blocage, le scénario d'un troisième mandat de quatre ans pour le Finlandais n'est pas exclu. Alors même que l'année la plus chaude jamais observée aura très probablement lieu d'ici 2027, avait annoncé la semaine dernière l'organisation.

>> Lire aussi: La Terre pourrait connaître ses années les plus chaudes entre 2023 et 2027

ats/ebz

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Deux milliards de personnes exposées à des chaleurs dangereuses d'ici 2100

Les politiques actuellement en place pour limiter le réchauffement climatique vont exposer plus d'un cinquième de l'humanité à des chaleurs extrêmes et potentiellement mortelles d'ici la fin du siècle, mettent en garde des chercheurs dans une étude lundi.

La température à la surface de la Terre est sur le chemin d'une augmentation de 2,7°C d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle, ce qui devrait pousser plus de 2 milliards de personnes - soit 22% de la population mondiale à cette échéance hors de la zone de confort climatique qui a permis à l'humanité de se développer pendant des millénaires, selon cette étude parue dans Nature Sustainability.

L'Inde (600 millions), le Nigeria (300 millions) ou l'Indonésie (100 millions) sont les pays comptant le plus grand nombre de personnes qui pourraient être confrontées à une chaleur mortelle dans ce scénario.

"Cela représente un remodelage profond de l'habitabilité de la surface de la planète et cela pourrait conduire potentiellement à une réorganisation à grande échelle des endroits où les gens vivent", souligne Tim Lenton, de l'université britannique d'Exeter, auteur principal de l'étude.

Mais en limitant le réchauffement à 1,5°C, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015, le nombre de personnes exposées à ces risques serait réduit à moins d'un demi-milliard de personnes.