"Nous avons dégagé, avec ces premières mesures, un total de plus de deux milliards d'euros pour les personnes touchées par les inondations", a déclaré la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni en parlant des zones sinistrées d'Emilie-Romagne.
Six mois de pluie sont tombés en seulement 36 heures la semaine dernière, faisant sortir de leur lit une vingtaine de rivières, transformant les rues en fleuves de boue et submergeant de vastes étendues de terres agricoles et de nombreux élevages.
Les conséquences économiques de ces inondations pourraient être bien supérieures à ces deux milliards. "Nous savons très bien que nous parlons des urgences, qu'il y aura une phase de reconstruction mais nous ne sommes pas en mesure maintenant de quantifier les besoins dans leur ensemble", a souligné Giorgia Meloni.
Des dommages économiques considérables
Outre les pertes en vies humaines et les milliers de personnes déplacées, l'Emilie-Romagne, l'une des régions les plus riches d'Italie qui contribue à elle seule à près de 10% du PIB national, a subi des dommages économiques impossibles à quantifier de manière précise à ce stade.
Les dégâts infligés au "verger de l'Italie" s'annoncent très importants, car des milliers d'hectares de terres agricoles ont été gorgés d'eau. Selon le syndicat d'agriculteurs Confagricoltura, au moins 10 millions d'arbres fruitiers devront être arrachés, un chiffre qui pourrait même atteindre 40 millions.
Plus de 600 routes encore fermées
Plus de 600 routes étaient encore fermées lundi, la région ayant estimé le week-end dernier qu'environ 620 millions d'euros étaient nécessaires pour rétablir l'ensemble du réseau routier. De leur côté, les écoles de Ravenne ont rouvert mardi mais celles de la ville proche de Forli ne rouvriront que mercredi, des routes étant encore impraticables.
Ces mouvements d'eau et de terre ont aussi entraîné la découverte de 14 vieilles bombes qui ont été éliminées par les artificiers de l'armée.
Selon les experts, le changement climatique dû à l'activité humaine accroît l'intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt, mais aussi les tempêtes accompagnées de fortes pluies.
juma/boi avec agences
La Suisse offre son soutien
En Suisse, le Conseil fédéral suit attentivement l'évolution des intempéries en Italie et leurs conséquences. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme les contacts du week-end dernier entre le chef de la diplomatie Ignazio Cassis et son homologue transalpin Antonio Tajani.
"A cette occasion, Ignazio Cassis a offert le soutien de la Suisse. Notre ambassade à Rome est en contact avec les autorités italiennes à ce sujet", précise le DFAE. Formellement toutefois, c'est à l'Italie de demander une quelconque forme d'aide à la Suisse.