Les combats entre militaires et paramilitaires qui se disputent le pouvoir au Soudan continuent de faire rage dans la région du Darfour, ont rapporté des habitants, au quatrième jour d'une trêve négocié par des médiateurs américains et saoudiens.
Pour la première fois, ces derniers indiquent que le cessez-le-feu est désormais un peu "mieux respecté". Malgré tout, à al-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, "des combats avec tous types d'armes" font toujours rage.
La guerre qui a éclaté le 15 avril entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1800 morts, selon l'ONG ACLED. Elle a aussi contraint plus d'un million de Soudanais à se déplacer à l'intérieur du pays et au moins 300'000 habitants se sont réfugiés dans les pays voisins.
Selon l'ONU, 25 millions de Soudanais (sur une population nationale de 45 millions) a désormais besoin d'aide humanitaire pour survivre.
Avancées minimes
L'accord de cessez-le-feu prévoit un "mécanisme de surveillance" et Washington a promis "des sanctions", mais jusqu'ici aucune annonce n'a été faite à l'encontre d'un camp ou de l'autre.
Les médiateurs disent avoir "mis en garde les parties contre de nouvelles violations" et les avoir "exhortées à mieux respecter la trêve (jeudi), ce qu'elles ont fait". Mais ils ont malgré tout constaté "des tirs isolés à Khartoum et des survols d'avions de combat".
Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir pu entamer une "distribution d'anesthésiants, d'antibiotiques, de médicaments, de pansements et de perfusions pour traiter des centaines de blessés par arme" dans "sept hôpitaux de Khartoum".
"Des équipes de maintenance ont aussi pu entamer des travaux pour rétablir les télécommunications à Khartoum et ailleurs", assurent les médiateurs.
Mais ces avancées sont minimes compte tenu des pénuries: depuis plus de 40 jours, des quartiers entiers de Khartoum, capitale de plus de cinq millions d'habitants, sont privés d'eau, d'électricité et de réseaux de communication.
Quant aux hôpitaux de Khartoum et du Darfour (ouest), les deux zones les plus touchées par la guerre, ils sont quasiment tous hors d'usage. Ceux qui n'ont pas été bombardés n'ont plus de stocks ou sont occupés par des belligérants.
Aucun couloir humanitaire
Plus de 25 des 45 millions de Soudanais ont désormais besoin d'aide humanitaire pour survivre, selon l'ONU. Mais alors que la trêve s'achève lundi soir, aucun couloir humanitaire n'a pu être sécurisé, bloquant aussi les civils qui veulent partir. En conséquence, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) dit qu'elle pourrait être forcée de suspendre ses activités en raison de stocks pillés ou bientôt à sec.
ats/thc