"Enfin libre!", a déclaré dans la journée le Premier ministre belge Alexander De Croo, sans mentionner l'échange de prisonniers, mais faisant part de son immense "soulagement".
De son côté, le sultanat d'Oman, qui joue le rôle de médiateur entre Téhéran et les pays occidentaux, a expliqué que cet humanitaire avait été libéré dans le cadre d'un "échange" entre l'Iran et la Belgique.
Projet d'attentat à Paris
Le détenu iranien est Assadollah Asadi. Ce diplomate, à l'époque en poste à Vienne, a été reconnu coupable d'avoir fomenté un projet d'attentat à l'explosif qui devait viser le 30 juin 2018 un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants) à Villepinte, près de Paris.
Il a été condamné à 20 ans de prison en février 2021 par un tribunal belge, au grand dam de l'Iran qui a dénoncé une violation de son immunité diplomatique.
"Assadollah Assadi, un diplomate innocent de notre pays, qui a été détenu illégalement en Allemagne et en Belgique pendant plus de deux ans en violation du droit international, est maintenant sur le chemin du retour vers son pays", s'est félicité le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, sur Twitter, remerciant Oman.
"Encourage le fascisme religieux"
Les membres de l'opposition iranienne en exil, qui ont tenté - sans succès - de s'opposer à cet échange, ont immédiatement dénoncé ce dénouement, jugeant que la Belgique avait payé "une rançon honteuse". "Cela encouragera le fascisme religieux au pouvoir en Iran à poursuivre ses crimes", a estimé le CNRI.
Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l'Iran et entré en vigueur le 18 avril avait ouvert la voie à cet échange.
Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme moyen de pression et monnaie d'échange.
"Espionnage"
Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, Olivier Vandecasteele, 42 ans, avait été condamné pour "espionnage".
Sa famille dénonçait depuis les mauvais traitements qui lui étaient infligés, évoquant la "torture psychologique innommable" subie par cet homme, "otage innocent d'une bataille juridico-politique" mettant aux prises l'Iran et la Belgique. Les conditions de sa détention relèvent de "la torture", avait accusé fin avril Alexander de Croo devant la chambre des députés. "Il dort et mange à même le sol, n'a pas suffisamment d'accès aux soins médicaux (...), la lumière ne s'éteint jamais dans sa cellule".
La libération d'Olivier Vandecasteele intervient deux semaines après celle de deux ressortissants français, Benjamin Brière, 37 ans, incarcéré pendant trois ans à la prison de Mashhad dans le nord-est de l'Iran, et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, qui avait quant à lui passé sept mois en détention.
Trente-cinq ressortissants d'une douzaine d'Etats membres de l'UE, dont quatre Français, sont toujours détenus en Iran, selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.
afp/juma