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Le président ougandais promulgue une loi anti-LGBT+ controversée

Le président ougandais promulgue une loi anti-LGBT+ controversée. [AFP - Anna Moneymaker]
Le président ougandais promulgue une loi anti-LGBT+ controversée / Le Journal horaire / 28 sec. / le 29 mai 2023
Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi anti-LGBT+ controversée prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles et la "promotion" de l'homosexualité, qui avait suscité indignation de nombreuses ONG et menaces de gouvernements occidentaux.

"Le président a approuvé le projet de loi anti-homosexualité 2023. Il devient désormais la loi anti-homosexualité 2023", a annoncé la présidence ougandaise dans un bref communiqué publié sur son compte Twitter officiel.

Le vote de ce projet de loi au Parlement le 21 mars avait suscité un tollé international et le président Yoweri Museveni avait demandé fin avril aux parlementaires de "réexaminer" le texte, les enjoignant notamment de préciser que le "fait d'être homosexuel" n'était pas un crime, mais que seules les relations sexuelles l'étaient.

Dans une version modifiée à la marge et votée à l'unanimité moins une voix le 2 mai, les élus avaient inclus dans le texte qu'"une personne qui est présumée ou soupçonnée d'être homosexuelle, qui n'a pas commis d'acte sexuel avec une autre personne de même sexe, ne commet pas le délit d'homosexualité".

Un "crime capital"

Le président ougandais Yoweri Museveni, lors d'une visite en mars 2023 en Algérie. [AFP - ALGERIAN PRESIDENCY / HANDOUT]
Le président ougandais Yoweri Museveni, lors d'une visite en mars 2023 en Algérie. [AFP - ALGERIAN PRESIDENCY / HANDOUT]

Dans ce pays d'Afrique de l'Est où l'homosexualité est illégale, les "actes d'homosexualité" sont passibles de prison à perpétuité depuis une loi datant de la colonisation britannique.

Dans la nouvelle version du texte, les parlementaires ont toutefois maintenu, contre l'avis du chef de l'Etat, une disposition faisant de "l'homosexualité aggravée" un crime capital, ce qui signifie que les récidivistes pourront être condamnés à mort. En Ouganda, la peine capitale n'est plus appliquée depuis des années.

Une disposition sur la "promotion" de l'homosexualité inquiète également les organisations de défense des droits des homosexuels.

Selon le texte, quiconque - particulier ou organisation - "promeut sciemment l'homosexualité" encourt jusqu'à 20 ans de prison. S'il s'agit d'une organisation, elle risque dix ans d'interdiction.

Texte dénoncé

Cette nouvelle mouture du texte avait été condamnée par Amnesty International. L'ONG avait demandé au président Museveni de s'opposer à cette "loi méprisante (qui) viole de manière flagrante les droits humains des personnes LGBTI en Ouganda".

Après le vote initial du 21 mars, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'UE avaient condamné le projet de loi. La Maison Blanche avait mis en garde l'Ouganda contre de potentielles "conséquences" économiques.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, avait dénoncé un "texte discriminatoire - probablement le pire au monde en son genre".

Dans une résolution le 20 avril, les eurodéputés avaient déploré "la contribution du président Museveni à la rhétorique de haine envers les personnes" LGBT+.

afp/jfe

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Joe Biden: "une atteinte tragique"

La loi "anti-homosexualité" promulguée en Ouganda constitue une "atteinte tragique" aux droits humains et doit être abrogée, a estimé lundi Joe Biden, évoquant de possibles conséquences sur l'aide et les investissements des Etats-Unis dans le pays.

Le président américain a précisé avoir demandé à ses services d'étudier les conséquences de cette loi "honteuse" sur "tous les aspects de la coopération entre les Etats-Unis et l'Ouganda", notamment l'aide et les investissements, selon un communiqué.

Le passage de cette loi "compromet les perspectives de croissance économique essentielle pour tout le pays", a-t-il poursuivi, appelant à "son retrait immédiat".

Les autorités américaines étudient "des mesures supplémentaires", comme des sanctions ou des restrictions d'entrée sur le territoire des Etats-Unis pour "toute personne associée à des violations des droits de l'homme ou des faits de corruption", a ajouté le président démocrate.