Des habitants de Khartoum ont rapporté à l'AFP des combats dans la banlieue nord et des tirs d'artillerie dans le sud de la capitale de plus de cinq millions d'habitants.
Comme à l'accoutumée, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo se sont mutuellement accusés d'attaquer, assurant ne faire que répondre à des assauts. Les FSR ont ainsi accusé l'armée d'avoir mené un raid aérien meurtrier à Khartoum lundi.
Washington et Ryad, de leur côté, notent chaque jour de "nouvelles violations du cessez-le-feu" mais sans jamais actionner les "sanctions" ou le "mécanisme de surveillance" qu'ils ont dit mettre en place à l'annonce de la première trêve.
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Petites quantités de nourritures
Depuis son début le 22 mai, des familles ont pu sortir rapidement pour acheter de quoi manger ou boire, pour deux fois plus cher qu'avant la guerre.
Mais des milliers de familles continuent à se terrer chez elles, sans eau courante ni électricité pour beaucoup, par peur des balles perdues.
Les humanitaires, eux, n'ont pu qu'acheminer de petites quantités de nourriture ou de médicaments car leurs personnels ne peuvent se déplacer en raison des combats et leurs cargaisons arrivées par les airs sont toujours bloquées aux douanes, disent-ils.
La situation est pire au Darfour, une vaste région de l'ouest du Soudan, frontalière du Tchad, déjà ravagée par la guerre dans les années 2000, selon Toby Harward, un responsable du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Crise humanitaire
Selon l'ONU, 25 des 45 millions de Soudanais dépendent désormais de l'aide humanitaire, dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde.
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Lundi dernier, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, le dirigeant de facto du Soudan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son adjoint devenu son rival, s'étaient engagés à cesser raids aériens, tirs d'artillerie et combats de rue pour laisser sortir les civils et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.
Mais au septième jour de la trêve, qui expirera à 19H45 GMT, les rares cargaisons de nourriture et de médicaments parvenues à quelques hôpitaux de Khartoum ou dans des zones épargnées par les combats ne sont qu'une goutte d'eau face aux besoins.
Nouveaux-nés morts à l'hôpital
Au Darfour-Est, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "une trentaine de nouveaux-nés sont morts dans un hôpital depuis le début des combats, dont six la même semaine faute d'oxygène durant les coupures d'électricité".
Depuis le début de la guerre le 15 avril, plus de 1800 personnes ont été tuées, selon l'ONG ACLED, spécialisée dans le recueil d'informations dans les zones de conflit, dont 18 humanitaires. Plus d'un million d'autres ont été forcées de se déplacer ailleurs au Soudan et près de 350'000 en dehors du pays, selon l'ONU.
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"Guerre civile"
Après l'armée qui a rappelé ses retraités, des tribus de l'est du pays qui réclament des armes, le gouverneur du Darfour, un ex-rebelle désormais allié de l'armée, a appelé les civils à prendre les armes.
Le parti Oumma, le plus ancien du pays, évincé du pouvoir par le putsch mené en 2021 par les deux généraux désormais en guerre, a dénoncé une "tentative d'entraîner le pays dans la guerre civile".
>> Pour approfondir : Au Soudan, une guerre de pouvoir aux enjeux internationaux et La lutte pour l'or en toile de fond des violents combats au Soudan
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furr avec ats
Situation critique
Les Etats voisins redoutent une contagion et réclament des aides à l'ONU, qui en retour répète n'avoir reçu qu'une infime part des fonds de ses bailleurs.
Lundi, l'ONU a prévenu qu'avec la guerre, le Soudan a rejoint la liste des dix pays qui pourraient connaître sous peu la famine.
Dans quelques jours, la saison des pluies commencera et avec elle sa cohorte d'épidémies, du paludisme au choléra.
Le pays devra faire face avec les trois quarts des hôpitaux hors service dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins, et d'autres débordés dans les zones épargnées mais où s'entassent les déplacés.