Des Russes cartographient les lieux où des enfants ukrainiens auraient été déportés

Ces activistes disent utiliser des sources en libre accès pour réaliser leur cartographie. Il arrive, par exemple, que des médias pro-Kremlin sur les réseaux sociaux ou des sites officiels d'institutions en Russie publient des informations, voire des photos, sur les voyages de ces enfants déplacés, affirment les responsables de l'initiative.

Le Kidmapping Projet a ainsi publié une carte interactive en ligne avec plus de 250 lieux, adresse ou téléphone à l'appui, où il soupçonne que des enfants ukrainiens puissent se trouver.

Ces endroits concernent notamment des orphelinats, des colonies de vacances ou des centres d'hébergement temporaire. La plupart se situent près de l'Ukraine, mais certains lieux cartographiés se trouvent en Extrême-Orient ou même en Biélorussie, pays allié de Moscou.

Entre 20'000 et 200'000 déportations

Les activistes responsables du projet conseillent aux familles de ne pas partir seules en Russie à la recherche de leurs enfants et de passer par des organisation humanitaires, comme l’association basée à Kiev "Save Ukraine". Kidmapping publie d'ailleurs, en collaboration avec une autre ONG, des recommandations sur les démarches et les formalités possibles pour ces recherches en temps de guerre.

Le chiffre exact des enfants concernés par ces déportations est impossible à connaître, une partie des parents étant décédés ou en captivité et n'ayant pas pu signaler la disparition de leur enfant.

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L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) indique dans un rapport publié le 4 mai dernier qu'entre 20'000 et 200'000 enfants auraient été déportés vers la Russie ou les zones occupées depuis 2014, lors de l'annexion de la Crimée.

Kidmapping considère aussi que les déplacements d'enfants auraient commencé en 2014.

Un travail de mémoire

Ce site a été créé dans le but d'aider les familles ukrainiennes, mais également comme travail de mémoire pour répertorier ce qu'il se passe, afin d'éviter, à l'instar des déportations de l'époque soviétique, que les données et le nombre de victimes ne soient gardés secrets, déclarent les activistes du projet, qui souhaitent rester anonymes pour des raisons de sécurité.

Cette initiative a été lancée avant que la Cour pénale internationale n'a émis son mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits de l'enfant Maria Lvova-Belova pour soupçon de déportations illégales d'enfants.

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iar