"Lancement de missile. Lancement de missile. La Corée du Nord semble avoir lancé un missile. Veuillez vous abriter à l'intérieur des bâtiments ou sous terre", indiquait l'alerte tweetée par le bureau du Premier ministre japonais à l'intention des habitants d'Okinawa et diffusée par la chaîne nationale NHK. L'alerte a été annulée 30 minutes plus tard, tout danger ayant été jugé écarté.
La Corée du Sud a également annulé une alerte lancée par la ville de Séoul, qui avait fait retentir les sirènes et envoyé un message d'urgence critique sur tous les téléphones mobiles. Il demandait aux habitants de se préparer à évacuer en faisant passer "les enfants et les personnes âgées d'abord".
"Nous vous informons que l'alerte émise par les autorités métropolitaines de Séoul à 06h41 [23h41 mardi en Suisse, ndlr] a été incorrectement lancée", a rectifié peu après le ministère sud-coréen de l'Intérieur.
Aucun dommage signalé
Le "projectile a disparu des radars avant d'atteindre son point de chute attendu", a par la suite fait savoir l'armée sud-coréenne, ajoutant qu'elle cherchait à savoir si le projectile avait explosé en vol ou s'était écrasé quelque part. Le projectile aurait survolé la mer Jaune sans affecter la zone métropolitaine de Séoul, a-t-elle complété.
"La Corée du Nord a lancé ce qui semble être un missile balistique [...] Aucun dommage n'a été signalé pour le moment. Nous sommes en train d'analyser d'autres informations", a déclaré le Premier ministre nippon Fumio Kishida aux journalistes en arrivant à son bureau à Tokyo.
Pyongyang, de son côté, explique son échec par "une perte de poussée due à un démarrage anormal du moteur du deuxième étage, après la séparation du premier étage pendant un vol normal".
Pyongyang avait prévenu
La Corée du Nord avait annoncé mardi qu'elle allait sous peu lancer un "satellite de reconnaissance militaire" afin de "faire face aux actions militaires dangereuses des Etats-Unis et de leurs vassaux".
Critiquant les récentes manoeuvres entre Washington et Séoul, un haut responsable nord-coréen avait précisé que son pays ressentait "le besoin de développer ses moyens de reconnaissance et d'information ainsi que d'améliorer diverses armes défensives et offensives".
Le ministère japonais de la défense avait ordonné d'abattre tout missile dont la chute sur son territoire terrestre ou maritime serait confirmée. Il avait déployé à cet effet des missiles intercepteurs SM-3 et de type Patriot PAC-3.
>> Lire à ce sujet : La Corée du Nord confirme le lancement imminent d'un satellite militaire
Tir dénoncé par Washington et Tokyo
Les Etats-Unis ont condamné un lancement qui utilise "la technologie des missiles balistiques" et "risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région et au-delà", a estimé Adam Hodge, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
Tokyo a elle aussi condamné "fermement" mercredi le tir et dénoncé une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
agences/iar/vic
La Corée du Sud publie des images des débris
L'armée sud-coréenne a publié des images des débris du satellite et de son lanceur, qu'elle dit avoir repêchés en mer Jaune, à 200 km de l'île d'Eocheong, loin au large de la côte occidentale de la péninsule.
Ces images montrent une grande structure métallique en forme de cylindre avec quelques tuyaux et fils à son extrémité.
Tir de missile déguisé?
Selon des analystes, envoyer un satellite en orbite peut permettre à Pyongyang de procéder à un essai dissimulé de missile balistique intercontinental (ICBM), car les missiles à longue-portée et les lanceurs spatiaux reposent sur la même technologie.
En 2012 et 2016, la Corée du Nord avait par exemple procédé à des tests de missiles balistiques en les qualifiant de lancements de satellites. Les deux projectiles avaient alors survolé la région d'Okinawa.