Alain Berset après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky: "La position suisse est bien comprise"

A l'occasion de ce Sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, le président ukrainien veut demander des missiles de défense Patriot et des avions de combat. La Suisse n'autorise pas, pour l'heure, l'exportation de matériel de guerre dans les régions en crise.

Invité dans l'émission Forum de la RTS, le président de la Confédération a affirmé que la position de la Suisse était bien comprise par les Ukrainiens. Il a dit rencontrer son homologue de manière formelle et informelle, l'occasion d'évoquer divers sujets concrets comme les avoirs bloqués, la situation sur le terrain, le rôle de la Suisse dans le déminage et le soutien humanitaire. "Les discussions sont très ouvertes, dans un bon esprit", a ajouté le Fribourgeois.

"Aujourd'hui, le plus important, c'est d'être unis, de ne pas tolérer ce qui se passe dans l'est de l'Ukraine et qu'un pays marche sur un autre", a encore déclaré Alain Berset.

Le soutien de la Suisse

Le président de la Confédération a également abordé avec son homologue le sujet des exportations de matériel de guerre et des 25 chars de combat Leopard 2 de l'armée. La semaine dernière, le Conseil fédéral a donné son feu vert pour les mettre hors-service. La revente au constructeur allemand devient ainsi possible.

Mais Volodymyr Zelensky sait que le Parlement doit encore donner son accord, a précisé Alain Berset. "Nous appliquons notre droit. On a montré depuis le début qu'on n'était pas indifférent à ce qui se passait, on s'est fortement engagé aux côtés de l'Ukraine", a encore commenté le Fribourgeois dans Forum. Il a mis en avant le savoir-faire spécifique de la Suisse en matière humanitaire, dans le dialogue, la reconstruction et la reprise des sanctions européennes.

Alain Berset a aussi souligné devant les journalistes présents que ce sommet qui se déroule à Bulboaca, dans la banlieue de la capitale moldave Chisinau, est très important. Il témoigne aussi du soutien des différents Etats de l'Europe vis-à-vis de la région. "La Moldavie est à la frontière directe avec l'Ukraine, elle a pu se sentir menacée directement, la situation est difficile pour Chisinau", a-t-il ajouté.

"C'est très important de montrer notre grande unité ainsi que notre solidarité des pays européens vis-à-vis de l'Ukraine mais aussi de sa voisine la Moldavie", a encore dit Alain Berset à Forum.

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Comme un défi

Près de 50 dirigeants européens se sont réunis pour ce sommet, défiant le président russe Vladimir Poutine dans une Moldavie qui vit aussi dans la crainte de la Russie.

Les participants envoient un message de soutien à l'Ukraine et à la Moldavie, alors qu'une nouvelle attaque aérienne a frappé Kiev tôt jeudi matin, tuant au moins trois personnes dont un enfant.

Le président ukrainien a profité de la tribune offerte par cette deuxième réunion de la CPE pour plaider avec force en faveur de l'adhésion de son pays à l'Otan et à l'UE.

Le sommet de la CPE "est une expression claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à agir ensemble comme une (...) famille européenne unique (...) pour dissuader l'agression et consolider la paix sur le continent", a déclaré de son côté la présidente moldave Maia Sandu, qui frappe également à la porte de l'Union européenne.

Un symbole fort

Comme lors de sa première édition à Prague en octobre, le sommet, organisé au château Mimi, un domaine viticole dans le village de Bulboaca, a donné lieu à une "photo de famille", avec cette fois un absent de marque, le président turc Recep Tayyp Erdogan, réélu dimanche et qui n'a pas fait le déplacement.

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Prise dans ce village proche de la Transdniestrie, région séparatiste pro-russe de 300'000 habitants dans l'Est du pays, la photo se veut un symbole fort de l'isolement de Vladimir Poutine sur le continent.

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Keystone - Peter Klaunzer

Rassemblement beaucoup plus large que l'UE (20 pays ont été invités en plus des 27 membres du bloc), la CPE, imaginée par le président français Emmanuel Macron, réunit des Etats aux profils et parcours très différents: Arménie, Géorgie, Islande, Norvège, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Serbie, Azerbaïdjan...

"La Russie de Poutine s'est exclue elle-même de cette communauté en lançant cette guerre contre l'Ukraine", a souligné le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

"J'espère que la présence de tant de dirigeants ici, tout près de l'Ukraine, enverra un message fort sur l'unité de nombreux États, pas seulement de l'Union européenne, pour défendre l'ordre international", a-t-il ajouté.

miro avec ats