Déploiement policier massif et arrestations à Hong Kong pour l'anniversaire de Tiananmen
Ce week-end, la police a pris position en force dans le parc Victoria et ses alentours pour interroger toute personne soupçonnée de participer à une quelconque forme de commémoration publique des événements du 4 juin 1989.
Âgée de 67 ans, Alexandra Wong, une militante pro-démocratie mieux connue sous le nom de "Mamie Wong", a notamment été arrêtée dimanche en fin d'après-midi, ainsi que 7 autres personnes selon des journalistes de l'AFP.
Les forces de l'ordre l'ont d'abord encerclée, puis Alexandra Wong les a suivis sans résister, brandissant son bouquet de fleurs en l'air.
La veille du 34e anniversaire de Tiananmen, la police de Hong Kong avait déjà arrêté quatre personnes pour "conduite désordonnée sur la voie publique" et pour "actes à des fins séditieuses", et quatre autres pour "trouble à l'ordre public".
Le chef de l'exécutif de la ville, John Lee, a averti que chaque résident de Hong Kong devait respecter la loi et se tenir "prêt à en assumer les conséquences" en cas de violation.
Pendant plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies chaque année dans le parc Victoria à Hong Kong pour une veillée aux chandelles en mémoire des victimes de Tiananmen à Pékin.
Mais en 2020 Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale dans l'ex-colonie britannique pour museler toute dissidence après les gigantesques manifestations pro démocratie de 2019.
Depuis, les autorités de Hong Kong ont mis fin aux veillées qui n'ont jamais été autorisées en Chine continentale.
A Hong Kong, la plupart des figures du mouvement pro-démocratie ont été arrêtées ou se sont réfugiées à l'étranger depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale.
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Foire commerciale
Cette année, le rassemblement géant du parc dans le quartier central de Causeway Bay a été remplacé par une foire commerciale consacrée à des produits en provenance de la Chine continentale et organisée jusqu'à lundi par des groupes pro-Pékin pour célébrer le 26e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
Hong Kong, restituée à la Chine par le Royaume-Uni en 1997, a ainsi longtemps été la seule ville chinoise à organiser une veillée aux chandelles en mémoire de Tiananmen.
C'était d'ailleurs un indicateur-clé des libertés et du pluralisme politique que lui conférait son statut de territoire semi-autonome.
Effacer le souvenir
En Chine continentale, toute trace des événements de Tiananmen a été effacée par les autorités. Les manuels d'histoire n'en font pas mention, les discussions en ligne sur ce sujet sont systématiquement censurées.
En témoigne la mésaventure de l'ambassade britannique à Pékin qui a posté dimanche sur les réseaux sociaux une Une datant du 4 juin 1989 du "Quotidien du Peuple", l'organe de propagande officielle du Parti communiste chinois, qui décrivait l'afflux des blessés dans les hôpitaux à la suite de la répression.
"En l'espace de vingt minutes, les censeurs ont supprimé notre post de Weibo (réseau social chinois)", a tweeté dimanche l'ambassade du Royaume-Uni.
Ailleurs dans le monde, des commémorations du 4 juin auront lieu au Japon, à Sydney, à New York et à Londres où une reconstitution des événements de Tiananmen se tiendra à Trafalgar Square.
afp/edel