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Dans un procès contre un tabloïd, le prince Harry dénonce l'intrusion de la presse

Le prince Harry est attendu à la barre à Londres pour avoir accusé un tabloïd de piratage de messageries téléphoniques. [EPA - Tolga Akmen]
Le Prince Harry devant le tribunal à Londres / Le Journal horaire / 16 sec. / le 6 juin 2023
Le prince Harry a dénoncé mardi l'intrusion de la presse dans sa vie et raconté sa souffrance depuis son enfance face aux articles à son sujet, lors d'un procès à Londres contre un tabloïd accusé de piratage de messageries téléphoniques.

"Chaque article m'a fait souffrir", a déclaré le duc de Sussex après avoir prêté serment sur la Bible en tant que témoin. Harry a dénoncé "l'invasion de la presse pendant la plus grande partie" de sa vie et affirmé avoir "connu l'hostilité de la presse depuis (sa) naissance".

Ce témoignage du prince âgé de 38 ans marque la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.

Exilé en Californie avec son épouse Meghan, le fils cadet du roi Charles III, en froid avec le reste de la famille royale britannique, accuse la presse à scandale d'être responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997. Il lui reproche aussi ce qu'il qualifie de harcèlement envers Meghan et d'avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu'il entretient avec sa famille.

Plusieurs batailles judiciaires

Il a lancé plusieurs batailles judiciaires. Dans le procès en cours, qui s'est ouvert le mois dernier, Harry accuse l'éditeur du Daily Mirror d'avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010.

Le prince a décrit, d'une voix souvent hésitante, comment dans chaque palais, les journaux étaient toujours présents.

"D'après mon expérience en tant que membre de la famille royale, chacun d'entre nous se voit attribuer un rôle spécifique par la presse tabloïd", a-t-il déclaré. Puis le prince a dressé la liste: "Vous êtes soit le prince playboy, soit le raté (...) ou dans mon cas le tricheur, le buveur mineur, le toxicomane irresponsable et la liste est encore longue".

"En y repensant aujourd'hui, un tel comportement de leur part est tout à fait ignoble", a-t-il ajouté.

Presse et gouvernement "au plus bas"

"Combien de sang va encore tâcher leurs doigts avant que quelqu'un ne mette un terme à cette folie?", a interrogé Harry dans sa déclaration de témoin, lue à l'audience, où il dénonce aussi les liens entre la presse et le gouvernement, tous les deux "au plus bas".

Trente-trois articles litigieux ont été retenus par le juge dans la procédure sur 147 visés par Harry.

L'avocat d'Harry a affirmé que le groupe de presse a recouru aux services d'"au moins 30 détectives privés"

Face à ces accusations, Andrew Green, l'avocat de Mirror Group Newspapers (MGN) - qui outre le quotidien Daily Mirror publie Sunday Mirror and Sunday People, a renouvelé les excuses "sans réserve" du groupe.

Si MGN a reconnu depuis le procès "quelques preuves" de collecte illégale d'informations, le groupe met en avant l'ancienneté des faits et rejette certaines accusations. "Il n'existe tout simplement aucune preuve permettant de conclure que le duc de Sussex a été piraté", a affirmé sa défense lundi.

juma/afp

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