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Le Kosovo se dit "ouvert" à de nouvelles élections locales dans le nord du pays

Le Kosovo se dit "ouvert" à de nouvelles élections locales dans le nord du pays. [Keystone - Martin Divisek]
Le Kosovo est "ouvert" à de nouvelles élections locales dans le nord du pays / Le Journal horaire / 16 sec. / le 6 juin 2023
La ministre des Affaires étrangères du Kosovo a déclaré mardi que le pays est ouvert à la tenue de nouvelles élections dans quatre municipalités où la nomination de maires albanais a conduit à des affrontements entre soldats internationaux et minorité serbe. Plus de trente soldats ont été blessés.

"Nous sommes ouverts à de nouvelles élections dans ces quatre municipalités" du nord du Kosovo, a déclaré Donika Gervalla-Schwarz, ministre des Affaires étrangères du Kosovo, lors d'une visite à Prague.

Des manifestations ont éclaté au sein de la minorité serbe du Kosovo après l'installation par le gouvernement kosovar de maires d'origine albanaise dans quatre villes du nord du Kosovo, après des élections locales largement boycottées par les Serbes.

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Lundi, des militaires turcs sont arrivés au Kosovo pour renforcer la Force multinationale dirigée par l'Otan (KFOR) après des affrontements avec des manifestants serbes au cours desquels trente de ses soldats ont été blessés.

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Le président serbe pointé du doigt

A l'issue d'une rencontre avec son homologue tchèque Jan Lipavsky, la ministre kosovare a estimé que "pour avoir de nouvelles élections, nous avons besoin d'étapes intermédiaires, car déclarer de nouvelles élections alors que l'autre partie déclare qu'elle les boycottera à nouveau n'a pas de sens".

Elle a accusé le président serbe Aleksandar Vucic d'avoir joué un rôle dans les violences récentes en voulant "rendre le Kosovo instable" et changer "la réalité des Balkans". "Je suis profondément convaincue que cette violence n'est pas liée à ces quatre municipalités, ni à ces élections", a-t-elle ajouté.

Les Serbes, qui représentent environ 6% de la population du Kosovo, sont restés largement fidèles à Belgrade, en particulier dans le nord où ils sont majoritaires. Les autorités du Kosovo et de la Serbie ont été sommées de désamorcer les tensions.

Des élections boudées

La minorité serbe du Kosovo a boycotté les élections locales d'avril dans le nord, permettant aux Albanais ethniques de prendre le contrôle des conseils locaux malgré une participation de moins de 3,5%.

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"Nous condamnons cette violence et en même temps nous montrons que nous sommes ouverts [...] à trouver des moyens non seulement pour arrêter cette violence maintenant, mais aussi pour prendre des mesures pour prévenir la violence à l'avenir", a déclaré Donika Gervalla-Schwarz.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade ainsi que ses alliés, la Chine et la Russie, ne reconnaissent pas cette décision. Cinq pays de l'UE (l'Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre) ne reconnaissent pas non plus l'indépendance du Kosovo.

ats/iar

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