"La discussion est encore en cours", a affirmé mercredi à la presse à Avully (GE) Mirjana Spoljaric, en marge de la présentation d'un drone du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ces dernières semaines, l'institution a mené un dialogue similaire avec les autres principaux donateurs: les Etats-Unis, l'Allemagne, l'UE et les autorités britanniques.
La Suisse donne un peu plus de 160 millions de francs par an au CICR. Et elle lui avait attribué en plus un prêt de 200 millions face aux effets de la pandémie. La question est notamment de savoir si et quand celui-ci doit être remboursé.
Budget réduit
Mais le CICR, qui ne saura qu'en fin d'année quelle a été la réponse à son appel, a réduit son budget de 440 millions pour cette année. Comme d'autres, il subit l'inflation et une diminution de la générosité des donateurs avec la pandémie et la guerre en Ukraine.
"Ce que nous demandons, ce sont des contributions supplémentaires" et surtout flexibles, a insisté Mirjana Spoljaric, qui s'était montrée jusque-là très discrète dans les médias sur la situation financière du CICR.
Le CICR a donc besoin de la Suisse pour lancer un signal aux autres donateurs, a-t-elle encore insisté mercredi au micro de Forum. "La Suisse est un partenaire non seulement historique et traditionnel du CICR, mais aussi un partenaire pour les autres donateurs qui ont toujours regardé l'histoire du CICR et le partenariat ferme qu'il a avec la Suisse. Ils ont tendance à regarder ce que la Suisse fait pour soutenir le CICR."
La responsabilité du CICR dans cette crise
La présidente n'est entrée en fonction qu'en octobre dernier. Elle a donc principalement hérité de la situation financière dramatique actuelle. Cela n'empêche cependant pas les critiques, à l'interne comme à l'externe, face à une expansion jugée trop importante ces dernières années.
L'organisation a annoncé récemment qu'elle était contrainte de licencier 1800 collaborateurs, sur plus de 20'000, parmi 3000 suppressions de postes environ. Plusieurs délégations seront fermées.
Mais l'organisation doit pouvoir continuer à "oeuvrer dans les territoires de conflits" pour aider les civils, insiste la présidente. "On doit reconnaître que cette dernière décennie a été marquée par une forte croissance dans le secteur humanitaire. Les besoins ont plus que doublé et toutes les grandes organisations du domaine ont dû doubler leurs budgets."
Quid de l'avenir
Mirjana Spoljaric reste vague concernant de potentielles nouvelles coupes à venir. "La coupure des postes est toujours la dernière mesure que nous voulons prendre. Cette nouvelle stratégie vise à faire le mieux pour éviter des coupures dans le futur."
Sujet radio: Benjamin Luis
Texte pour le web: fgn avec les agences