De "très faibles" concentrations de particules de fumées sont mesurées depuis lundi, en particulier à la station de Birkenes dans le sud du pays, a indiqué le chercheur de NILU Nikolaos Evangeliou. Les mesures varient depuis en fonction de l'intensité des feux, de l'orientation des vents et des précipitations.
"Nous ne voyons pas de pic sérieux ni d'augmentation importante (...) Nous ne voyons donc pas de problème environnemental (en Norvège) ni non plus de risque sérieux de santé", a-t-il précisé.
Alerte rouge aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, l'agence de protection de l'environnement (EPA) a lancé des alertes à la qualité de l'air mercredi à cause de la fumée provoquée par les incendies au Canada.
Ces alertes concernent la majeure partie du nord-est des Etats-Unis, de Chicago au nord, jusqu'à Atlanta au sud. La qualité de l'air dans cette zone "est principalement impactée par les feux canadiens, même si d'autres émissions de pollution localement et la météorologie peuvent également jouer un rôle", a précisé l'EPA.
De nombreuses grandes villes américaines, comme New York et Washington, étaient mercredi concernées par une alerte rouge, un niveau auquel la population générale peut également ressentir des effets sur sa santé qui sont encore aggravés pour les personnes fragiles.
Un événement célébrant le mois des fiertés LGBT+ ("Pride Month"), qui devait se dérouler jeudi soir à la Maison Blanche en extérieur, a été reporté, tout comme un match de baseball professionnel.
Changement climatique
Le changement climatique exacerbe le risque d'incendie et leur intensité. L'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits représentent une combinaison idéale pour leur développement.
Même si aucune étude évaluant le lien entre les feux actuels au Québec et le changement climatique n'a été encore conduite, "les conditions que nous voyons au Canada sont conformes aux avertissements des spécialistes du climat", a déclaré jeudi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Evoquant à la fois la fumée des incendies et une recrudescence des phénomènes d'inondation à travers les Etats-Unis, un porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a fustigé l'opposition républicaine qui, selon lui, "adhère à des théories du complot démenties, niant l'existence et la nature du changement climatique".
Situation exceptionnelle
Avec près de 800'000 hectares touchés par les incendies, selon les autorités, le Québec vit une saison déjà historique. Deux fois plus de départs de feux ont été recensés depuis janvier par rapport à la moyenne à cette époque sur les 10 dernières années.
Jeudi, la province francophone recensait toujours plus de 150 feux actifs, dont près de 90 hors de contrôle. De nouveaux renforts internationaux sont attendus dans les heures et les jours qui viennent.
La situation demeure préoccupante dans plusieurs régions, selon Stéphane Caron, de la Société de protection des forêts contre le feu: "On est seulement au tout début de cette saison de feux".
Les risques de nouveaux départs de feux sont toujours importants: sans la partie ouest du Québec, ils sont considérés comme "extrêmes" par les autorités. Ces brasiers sont de forte intensité et à propagation rapide, donc très complexes à arrêter pour les pompiers, expliquent-elles.
afp/edel