L'instance doit déterminer si le jeune politicien de 42 ans du mouvement Move Forward, pressenti pour devenir cet été Premier ministre, doit être disqualifié ou non en raison d'actions qu'il possède dans un média.
"Il y a suffisamment d'éléments et de preuves pour approfondir l'enquête sur la qualification de Pita Limjaroenrat au scrutin", a déclaré Ittiporn Boonprakong. "La commission électorale a créé un comité d'enquête", a-t-il poursuivi.
Motif de disqualification
Le code électoral thaïlandais interdit aux candidats de posséder des parts dans un journal ou un autre type de média d'information de masse.
Pita Limjaroenrat a expliqué qu'il avait hérité de son père des actions dans la chaîne de télévision iTV, qui ne diffuse plus depuis 2007.
Soupçonné d'avoir dissimulé ce motif de disqualification au moment de déposer sa candidature, il se défend de toute manoeuvre illégale et pointe du doigt une procédure motivée politiquement.
A la suite de l'enquête, la commission électorale décidera s'il y a matière à transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle, qui doit trancher.
Pita Limjaroenrat s'expose à une peine d'emprisonnement allant de un à dix ans et à la révocation de son droit de vote durant 20 ans.
Victoire éclatante
Cette annonce jette le trouble autour de Move Forward, encore loin de pouvoir accéder au pouvoir malgré une victoire éclatante dans les urnes.
La formation porte-étendard des nouvelles générations a créé la surprise en remportant le plus grand nombre de députés au Parlement, devant l'autre poids lourd de l'opposition pro-démocratie, Pheu Thai.
Les deux mouvements ont joint leurs forces dans une coalition qui espère succéder aux militaires, sèchement battus, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 2014.
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Malgré les résultats sans appel, rien n'est joué avant le vote à l'Assemblée nationale et au Sénat, attendu fin juillet, pour élire le prochain Premier ministre.
Fortes oppositions
Des sénateurs nommés par l'armée ont déjà annoncé leur opposition à Pita Limjaroenrat, dont le programme progressiste remet en cause la place de certaines institutions jugées favorables aux élites conservatrices.
Move Forward doit également composer avec la menace de poursuites judiciaires, un scénario récurrent dans l'histoire politique de la Thaïlande parsemée de coups d'Etat et de dissolutions.
La dissolution de Future Forward en 2020 ont conduit à des manifestations massives à Bangkok réclamant plus de démocratie et de transparence.
afp/edel