La COP28 aux Emirats arabes unis fait face à de nombreuses critiques
Agendée fin novembre à Dubaï, la prochaine conférence mondiale sur le climat risque d’accumuler les blocages et les désaccords. C’est en tout cas ce que laissent présager les résultats de la conférence préparatoire qui s’est terminée jeudi.
Réunies pendant deux semaines à Bonn, en Allemagne, les délégations de 200 pays ont tenté jusqu’à jeudi de s’accorder sur un agenda pour la COP 28. Comme chaque année, cette réunion technique révèle les intentions des participants et l’état des négociations climatiques.
A l'issue de la conférence de Bonn, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fait état de son scepticisme et de sa déception: "Je suis très inquiet de la situation", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "Les pays sont loin de respecter leurs promesses et leurs engagements climatiques. Je constate un manque d’ambition, un manque de confiance, un manque de soutien, un manque de coopération, et une multitude de problèmes liés à la clarté et à la crédibilité".
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Critiques sur les énergies fossiles
La principale critique d’Antonio Guterres concerne les énergies fossiles. Depuis des années, les ONG ainsi que de nombreux pays militent pour un accord mondial qui engagerait les pays à sortir à terme du pétrole et du gaz. Une fois de plus, ce sujet ne sera pas à l'ordre du jour de la prochaine conférence sur le climat.
Les critiques visent aussi le président de la COP 28, Sultan Al-Jaber. Ministre de l'Industrie de Dubaï, celui-ci est aussi le patron du géant pétrolier des Emirats arabes unis. Il a évoqué dans ses discours la réduction des énergies fossiles, sans toutefois formuler d’objectif temporel.
Les plus déçus dénoncent un manque de vision et d'objectifs pour la COP 28, dont l’ordre du jour n’a été validé qu’à la dernière minute suite à de nombreux désaccords.
>> Les explications du 19h30 :
Blocages multiples
Un long bras de fer pèse sur l’entier des négociations climatiques. L'Union européenne, qui veut intensifier la lutte contre le réchauffement climatique, demande de mettre à l'ordre du jour de la COP 28 les efforts de réduction des émissions de CO2. Un point strictement combattu par les pays émergents tels que la Chine, l'Inde ou encore Arabie saoudite tant que les pays occidentaux ne s'engagent pas davantage financièrement contre le réchauffement. Ils ont finalement obtenu gain de cause à Bonn.
D’autres échecs sont à relever à l’issue de la conférence. Les participants n’ont notamment pas réussi à décider que faire du tout premier bilan mondial des progrès réalisés par rapport aux objectifs de l'accord de Paris qui sortira cet automne.
Absence de consensus
Ils n’ont pas non plus choisi de lieu pour installer le réseau d'assistance pour les pays vulnérables face aux catastrophes, qui est en discussion depuis quatre ans. Même le choix du lieu de la COP 29 n’a pas fait l’objet d’un consensus.
Les pays émergents ont en outre critiqué le fonctionnement du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et les résultats de son sixième rapport.
Six mois avant la COP 28, les tensions sont donc nombreuses. Elles risquent de persister lors de prochains rendez-vous: Paris accueille un "Sommet pour un nouveau pacte financier mondial" les 22 et 23 juin, et l’ONU organise en septembre à New York, un sommet mondial sur "l’ambition climatique".
>> Voir également le sujet du 19h30 de la RTS :
Etienne Kocher
Publié