Si personne ne s'attend à des avancées majeures tant les sujets de friction sont nombreux, l'idée est d'amorcer un dégel diplomatique et de maintenir un dialogue pour "gérer de façon responsable la relation sino-américaine", selon le département d'Etat.
Initialement prévue en février
La visite du chef de la diplomatie américaine était initialement prévue en février, mais elle avait été annulée à cause du survol du territoire américain par un ballon chinois, accusé par Washington d'être un aéronef "espion". Pékin assurait qu'il s'agissait d'un engin météorologique ayant dévié de sa trajectoire.
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S'exprimant à Washington avant son départ, Antony Blinken s'est voulu modérément optimiste. Ce voyage doit permettre "d'ouvrir des lignes de communication directes afin que nos deux pays puissent gérer notre relation de manière responsable, y compris en abordant certains défis et mauvaises perceptions et pour éviter des erreurs de calcul", a-t-il déclaré.
"Une compétition intense requiert une diplomatie continue afin de s'assurer qu'elle ne tourne pas à la confrontation ou au conflit", a-t-il ajouté. "Le monde s'attend à ce que les Etats-Unis et la Chine coopèrent".
Taïwan
Parmi les principaux contentieux, le commerce et l'île démocratique autonome de Taïwan, dont Pékin n'a pas exclu de s'emparer par la force. Avant la visite d'Antony Blinken, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que les Etats-Unis devaient "respecter les préoccupations centrales de la Chine" et collaborer avec Pékin.
"Les Etats-Unis doivent renoncer à l'illusion de traiter avec la Chine 'en position de force'. La Chine et les Etats-Unis doivent développer des relations sur la base du respect mutuel et de l'égalité, en respectant leurs différences", a-t-il dit.
La visite d'Antony Blinken est la première d'un secrétaire d'Etat américain en Chine depuis le voyage en octobre 2018 de son prédécesseur, Mike Pompeo. Ce dernier a été ensuite le maître d'oeuvre de la stratégie de confrontation avec Pékin des dernières années de la présidence de Donald Trump.
L'actuel président américain Joe Biden a maintenu cette ligne dure, allant même plus loin dans certains domaines, notamment via l'imposition de contrôle à l'exportation pour limiter l'achat et la fabrication par Pékin de puces haut de gamme, "utilisées dans des applications militaires".
ats/fgn