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Xi Jinping salue des "progrès" avec les Etats-Unis lors de la visite d'Antony Blinken

Les Etats-Unis et la Chine veulent "stabiliser" leurs relations, selon le chef de la diplomatie américaine
Les Etats-Unis et la Chine veulent "stabiliser" leurs relations, selon le chef de la diplomatie américaine / 19h30 / 1 min. / le 19 juin 2023
Le président chinois Xi Jinping a salué lundi lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken les "progrès" et les "terrains d'entente" entre Pékin et Washington, malgré les tensions.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a de son côté déclaré qu'il avait fait le constat avec les dirigeants chinois de la nécessité de "stabiliser" les relations bilatérales, tout en restant "lucide" sur les profonds désaccords.

"Lors de chaque réunion, j'ai insisté sur le fait que des contacts directs et une communication soutenue au plus haut niveau constituaient le meilleur moyen de gérer les différences de manière responsable et de veiller à ce que la concurrence ne dégénère pas en conflit", a déclaré Antony Blinken aux journalistes.

Cette rencontre est intervenue au deuxième et dernier jour de la visite d'Antony Blinken, une première en près de cinq ans pour un secrétaire d'Etat américain.

L'Ukraine au menu des discussions

Le secrétaire d'État américain a aussi déclaré que la Chine avait renouvelé sa promesse de ne pas envoyer d'armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine. "Nous, ainsi que d'autres pays, avons reçu l'assurance de la part de la Chine qu'elle ne fournit pas et ne fournira pas d'aide létale à la Russie pour une utilisation en Ukraine", a-t-il affirmé.

"Nous n'avons pas vu de preuve qui contredise cela. Ce qui continue de nous inquiéter, en revanche, c'est la possibilité que des entreprises chinoises fournissent de la technologie à la Russie que cette dernière puisse utiliser pour poursuivre son agression en Ukraine", a-t-il ajouté. "Nous avons demandé au gouvernement chinois d'être très vigilant à ce sujet."

Outre la très épineuse question des liens entre les Etats-Unis et Taïwan, île revendiquée par Pékin et au coeur des différends entre les deux puissances, les relations bilatérales restent tendues sur un grand nombre de dossiers.

Parmi eux se trouvent la rivalité dans les technologies, les sanctions américaines visant les géants chinois du numérique, le commerce, le traitement de la minorité musulmane des Ouïghours en Chine ou encore les revendications chinoises en mer de Chine méridionale.

>> Ecouter aussi les précisions de Michael Peuker dans le 12h30 :

Le président chinois Xi Jinping a reçu le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Pékin lundi. [Keystone - Leah Millis/Pool Photo via AP]Keystone - Leah Millis/Pool Photo via AP
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a rencontré le président chinois Xi Jinping / Le 12h30 / 1 min. / le 19 juin 2023

Moment difficile

Lundi matin, le plus haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la diplomatie, Wang Yi, a affirmé à Antony Blinken que Chine et Etats-Unis devaient choisir entre "coopération ou conflit".

>> Relire : Antony Blinken à Pékin dans l'espoir d'apaiser un peu les tensions

"Le voyage de monsieur le secrétaire d'Etat à Pékin intervient à un moment critique dans les relations sino-américaines", a relevé Wang Yi à son interlocuteur, d'après la télévision chinoise CCTV. "Il est nécessaire de faire un choix entre dialogue et confrontation, coopération et conflit", a-t-il fait valoir.

Le responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie, Wang Yi, a affirmé à Antony Blinken que Chine et Etats-Unis devaient choisir entre "coopération ou conflit". [Keystone - Xinhua/Wang Ye - EPA]
Le responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie, Wang Yi, a affirmé à Antony Blinken que Chine et Etats-Unis devaient choisir entre "coopération ou conflit". [Keystone - Xinhua/Wang Ye - EPA]

Wang Yi a également réaffirmé avec force la position de son pays sur le dossier de Taïwan, face à ce que Pékin perçoit comme un rapprochement continu ces dernières années entre Washington et les autorités taïwanaises, issues d'un parti pro-indépendance.

La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Une rencontre de plus de sept heures

"Le maintien de l'unité nationale est toujours au coeur des intérêts fondamentaux de la Chine" et "sur cette question, la Chine ne fera aucun compromis ni aucune concession", a indiqué Wang Yi à Antony Blinken.

Le responsable américain avait été reçu dimanche par le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, qui, dans la hiérarchie chinoise, est un cran en-dessous de Wang Yi.

Les deux hommes s'étaient entretenus pendant sept heures et demie, davantage que prévu, les deux pays convenant de maintenir la communication entre eux afin d'éviter tout conflit.

Qin Gang invité

Les deux pays ont annoncé dimanche que Qin Gang avait accepté une offre du secrétaire d'Etat américain d'effectuer une visite aux Etats-Unis, à une date qui reste à déterminer.

Les échanges entre les deux hommes, conclus dans la soirée par un banquet dans le complexe diplomatique de Diaoyutai ont été "francs, substantiels et constructifs", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Antony Blinken a notamment souligné "l'importance de la diplomatie et du maintien de canaux de communication ouverts sur l'ensemble des questions afin de réduire le risque de perception erronée et d'erreur de calcul", a-t-il précisé.

Le ministre chinois des Affaires étrangères avait, lui, déploré auprès de son homologue américain que les liens Pékin-Washington soient "au plus bas" depuis l'établissement des relations diplomatiques en 1979, selon la diplomatie chinoise.

"Cela n'est pas conforme aux intérêts fondamentaux de nos deux peuples, ni aux attentes communes de la communauté internationale", a-t-il souligné.

La visite d'Antony Blinken est la première d'un secrétaire d'Etat américain en Chine depuis le voyage en octobre 2018 de son prédécesseur Mike Pompeo.

afp/edel

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