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Perquisition au siège du comité d'organisation des JO 2024

Une perquisition est en cours au siège du comité d'organisation (Cojo) des Jeux 2024, à Saint-Denis près de Paris. [afp - Julien de Rosa]
Une perquisition est en cours au siège du comité d'organisation (Cojo) des Jeux 2024, à Saint-Denis près de Paris. - [afp - Julien de Rosa]
A 400 jours des épreuves, les Jeux de Paris-2024 doivent en affronter une première, de taille: le comité d'organisation (Cojo) et d'autres sites ont été perquisitionnés mardi dans des enquêtes du Parquet financier (PNF), qui risquent de ternir l'image de JO qui se veulent "exemplaires".

Selon le parquet, ces enquêtes préliminaires portent pour l'une sur des faits présumés de prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme; de prise illégale d'intérêts, favoritisme et recel de favoritisme pour la seconde. Le tout dans le cadre de marchés liés à la préparation des JO. Contacté, le ministère des Sports et des JO n'a pas souhaité réagir.

Le ministère public a confirmé qu'il avait ordonné des perquisitions au Cojo et dans d'autres sites. Celles menées au Cojo se sont terminées dans la soirée, les enquêteurs emportant notamment avec eux "des documents en lien avec des marchés litigieux", d'après une source proche du dossier.

La perquisition concernait aussi la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), chargée de construire les ouvrages pérennes des JO, et présidée par la maire de Paris Anne Hidalgo, d'après le PNF.

Prise illégale d'intérêts

La première enquête, ouverte en 2017 et confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), concerne une série de marchés attribués "par plusieurs pouvoirs adjudicateurs successifs liés aux JO, notamment le Cojo et le GIP 2024", le comité de candidature qui précédait le Cojo, a précisé le PNF.

L'enquête porte sur des soupçons de "prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme", d'après le ministère public. Contacté, le ministère des Sports et des JO n'a pas souhaité réagir à ce stade.

La grande façade moderne et marron du Cojo, à Saint-Denis, n'est pas la seule à avoir vu défiler mardi matin les enquêteurs: la perquisition concerne aussi la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), dans le centre-ouest de Paris et d'autres sites, d'après le PNF.

Selon le PNF, ces perquisitions sont en effet aussi réalisées dans le cadre d'une seconde procédure, ouverte en 2022 et confiée à la BRDE, la brigade financière de la police judiciaire parisienne, pour des soupçons de prise illégale d'intérêts, favoritisme et recel de favoritisme.

"Risques d'atteinte à la probité"

Elle porte, d'après le PNF, sur plusieurs marchés passés par le Cojo et la Solideo, à la suite d'un contrôle de l'Agence française anticorruption (AFA). D'après une source proche du dossier, cela concerne des "contrats de conseil" sur "différents sujets".

D'après une autre source proche du dossier, l'une de ces deux procédures s'intéresse à de potentiels conflits d'intérêts liés à Edouard Donnelly, directeur exécutif des opérations du Cojo qui auparavant avait été prestataire des JO via sa société RNK.

Sollicité par l'AFP, le Cojo et la Solideo ont séparément confirmé les perquisitions et indiqué qu'ils "collaborent pleinement avec les enquêteurs".

Le Cojo est constitué sous forme d'une association loi 1901. La Cour des comptes suit de près son activité et doit publier un rapport très prochainement.

En avril 2021, deux rapports de l'AFA sur l'organisation des JO, dont l'AFP a pris connaissance, pointaient des "risques d'atteintes à la probité" et de "conflits d'intérêts", égratignant l'image des JO "exemplaires" voulus par le patron du comité d'organisation, Tony Estanguet.

ats/ther

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