"Le Canada fait face à de nombreux incendies très violents, incontrolables. Tout a commencé début mai du côté de l’Alberta, à l’ouest. Ensuite, petit à petit les feux sont apparus à l’est. Actuellement ce sont des conditions juste hors norme en terme d'hectares brûlés", explique dans Le Point J Christelle Hély,directrice d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes en France, et spécialiste de l’interaction entre le climat et les incendies.
"Le phénomènes est inédit en terme de précocité dans la saison. Normalement, ces incendies surviennent fin juin, puis en juillet et en août. Là, ils ont commencé début mai. Plusieurs facteurs ont contribué à ce cocktail parfait pour que ces feux se propagent sur de grandes surfaces", détaille la spécialiste.
Tout d'abord un hiver peu neigeux, avec une fonte plus précoce, et du coup un manque d’eau et des sols secs. Ensuite, une masse d’air arctique très sec, qui est descendue plus au sud, et qui a desséché encore plus le sol et la végétation.
Le Canada se réchauffe presque deux fois plus vite par rapport à la moyenne mondiale. Cette hausse des températures provoque des hivers moins neigeux, moins d'eau et des blocages de masses d'air qui provoquent davantage d'événements extrêmes.
La rencontre entre cet air sec arctique avec des masses d'air plus chaudes et plus humides venant du sud produit des orages, des impacts de foudre et donc potentiellement plein d’allumages. D’autant plus qu’on parle d’étendues immenses de forêts, principalement de conifères, qui sont très inflammables.
Au total, plus de 400 feux sont actifs, à l'est comme à l'ouest, dont la moitié est hors de contrôle. On parle de plus de 100'000 personnes déplacées. Le gouvernement canadien a lancé lundi un appel à la prudence face à la dégradation de la qualité de l'air.
Quelle stratégie adoptent les pompiers face à ces méga-feux? Quelles sont les conséquences de ces grands incendies sur notre santé?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J