Bannerukraine 26 juin [Keystone]
Publié Modifié

L'ONU a recensé plus de 70 exécutions sommaires de civils détenus par la Russie

- Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires qu'elle occupe, selon un rapport publié mardi. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a aussi recensé 864 cas de détention arbitraire.

- Dans une allocution lundi soir, Vladimir Poutine a proposé aux combattants du groupe Wagner de rejoindre l'armée régulière ou de partir pour la Biélorussie, sans poursuite judiciaire contre eux. Autre alternative pour eux: retourner dans leur famille en Russie. Dans un discours qui n'a duré que quelques minutes, le président russe a également dénoncé "les traîtres" qui ont selon lui cherché à provoquer une guerre civile, tout en remerciant les soldats de Wagner qui ont su s'arrêter à temps, évitant ainsi "un bain de sang".

- Pour la première fois depuis la fin de la rébellion des troupes Wagner samedi, le chef de guerre Evguéni Prigojine a pris la parole. Dans un message audio d'une dizaine de minutes, il a expliqué lundi que l'objectif de cette opération était de sauver Wagner du démantèlement et non pas de s'emparer du pouvoir en Russie.

- La télévision publique russe a diffusé lundi des images du ministre de la Défense Sergueï Choïgou en train d'inspecter les forces russes en Ukraine, sa première apparition publique après la rébellion avortée du groupe paramilitaire Wagner.

- Le "régime d'opération antiterroriste" instauré samedi à Moscou et dans sa région à la suite de la révolte, finalement avortée, du groupe paramilitaire Wagner a été levé lundi, a annoncé le maire de la capitale russe. Le retrait des mercenaires de Wagner se poursuit dans le sud de la Russie.

Suivi assuré par RTSinfo

15h00

La Biélorussie se réjouit de pouvoir bénéficier de l'expérience de Wagner

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a estimé mardi que son pays bénéficiera de l'"expérience" des combattants du groupe paramilitaire russe Wagner, qu'il a accepté d'accueillir dans le cadre de l'accord ayant mis fin à leur rébellion en Russie.

"Ils sont en première ligne, ce sont des unités d'assaut. Ils nous expliqueront ce qui compte à l'heure actuelle" sur le plan militaire, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité dans un communiqué de la présidence biélorusse.

14h45

Wagner a touché près d'un milliard d'euros de l'Etat russe

Le groupe paramilitaire Wagner a touché près d'un milliard d'euros de l'Etat russe sur l'année écoulée, a déclaré Vladimir Poutine. "Entre mai 2022 et mai 2023, l'État a versé 86,262 milliards de roubles (soit environ 922 millions d'euros au taux actuel, ndlr) pour les paiements du groupe Wagner", a affirmé le président russe lors d'une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision russe.

14h00

Soutien à l'Ukraine réitéré par plusieurs pays

Les ministres des Affaires étrangères de la France, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont souligné la nécessité de poursuivre l'aide à l'Ukraine après la rébellion du groupe Wagner en Russie ce weekend.

"Les événements du weekend ne font que confirmer que la Russie est et reste imprévisible. C'est de là que vient le danger", a réagi Gabriel Landsbergis, le chef de la diplomatie lituanienne, lors d'une conférence de presse commune à l'issue d'une réunion à Paris.

"Il est très important de ne pas se laisser distraire par l'agitation et essayer de résoudre des problèmes", a-il ajouté, appelant à se concentrer sur les "principales priorités" notamment le renforcement des capacités de défense et de dissuasion ainsi que l'accroissement du soutien à l'Ukraine.

De son côté, la ministre française Catherine Colonna a souligné que toutes les conséquences de ces événements n'étaient pas encore connues et qu'il fallait se garder des analyses hâtives.

"Tout ceci nous conduit à continuer d'être vigilants et à soutenir l'Ukraine", a-t-elle déclaré.

13h00

"Aucun soldat n'a été déployé en Russie" pour stopper la rébellion

Aucun soldat russe engagé en Ukraine n'a été redéployé en Russie pour stopper la rébellion armée de Wagner, a assuré mardi Vladimir Poutine lors d'un discours prononcé devant des militaires au Kremlin à Moscou.

"Nous n'avons pas eu à retirer les unités de combat de la zone de l'opération militaire spéciale'", a affirmé le président russe.

12h15

L'envoyé du pape pour la paix en Russie

Le cardinal italien Matteo Zuppi, envoyé du pape François pour la paix en Ukraine, va se rendre mercredi et jeudi à Moscou, a annoncé le Vatican, trois semaines après sa visite à Kiev.

"Les 28 et 29 juin 2023, le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, accompagné d'un fonctionnaire de la Secrétairerie d'Etat, effectuera une visite à Moscou, en tant qu'envoyé du pape François", a annoncé le Saint-Siège.

11h45

Le Kremlin nie que Vladimir Poutine sort affaibli

Le Kremlin a nié que Vladimir Poutine sortait affaibli de la rébellion avortée de Wagner, qui a provoqué la pire crise en Russie depuis l'arrivée au pouvoir du président russe il y a plus de 20 ans.

"Nous ne sommes pas d'accord" avec ces analyses, a répondu le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, évoquant "des discussions vides de sens" qui "n'ont rien à voir avec la réalité". "Ces événements ont démontré à quel point la société se consolide autour du président", a-t-il fait valoir.

11h30

Abandon des poursuites contre Wagner

Les autorités russes ont annoncé abandonner leurs poursuites contre le groupe paramilitaire Wagner. "Il a été établi" que les participants à la mutinerie "ont mis fin à leurs actions visant directement à commettre un crime", ont indiqué les services de sécurité (FSB), cités par les agences de presse russes. Compte tenu de ces circonstances, "l'abandon des poursuites a été décidé le 27 juin", précise le FSB.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Les poursuites contre Evgueni Prigogine ont été abandonnées par les autorités russes. [Keystone - Maxim Shipenkov/EPA]Keystone - Maxim Shipenkov/EPA
Les poursuites contre Evgueni Prigojine ont été abandonnées par les autorités russes / Le 12h30 / 1 min. / le 27 juin 2023

10h45

Plus de 70 exécutions sommaires de civils par les forces russes

Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires qu'elle occupe, selon un rapport publié sur la base de 1136 entretiens avec des victimes.

Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a aussi recensé 864 cas de détention arbitraire par les forces armées russes, les forces de l'ordre et les autorités pénitentiaires qui "se sont livrées à des actes de torture et de mauvais traitements généralisés à l'encontre de détenus civils".

Le rapport établi par le bureau du Haut-Commissariat en Ukraine et présenté à Genève porte sur la période du 24 février 2022 - date du début de l'invasion par la Russie - jusqu'au 23 mai 2023.

Au total le rapport documente plus de 900 cas de détention arbitraire de civils, dont des enfants et des personnes âgées. "La grande majorité de ces cas ont été perpétrés par la Fédération de Russie", précise le texte.

75 cas de détention arbitraire côté ukrainien

Côté ukrainien, le Haut-Commissariat a "recensé 75 cas de détention arbitraire par les forces de sécurité ukrainiennes, principalement de personnes soupçonnées d'infractions liées au conflit".

"Une proportion importante de ces cas constituaient également des disparitions forcées, perpétrées principalement par le Service de sécurité d'Ukraine."

"Plus de la moitié des personnes détenues arbitrairement ont été torturées ou maltraitées par les forces de sécurité ukrainiennes. Cela s'est produit pendant que les gens étaient interrogés, généralement immédiatement après leur arrestation", note le rapport.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

La salle du Conseil des droits de l'homme des Nations unies au Palais des Nations à Genève, en février 2020 [Reuters - Denis Balibouse]Reuters - Denis Balibouse
L'ONU a recensé plus de 900 cas de détentions arbitraires depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine / Le 12h30 / 1 min. / le 27 juin 2023

10h30

"Préparatifs" pour le transfert des équipements militaires "lourds" de Wagner

Des "préparatifs" sont en cours pour transférer les équipements militaires "lourds" du groupe Wagner vers les unités actives de l'armée, a annoncé le ministère russe de la Défense.

09h30

Loukachenko mobilise son armée pour l'arrivée de Wagner

Le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, principal allié de Vladimir Poutine, a indiqué qu'il avait ordonné à son armée de se tenir "prête au combat" après l'éruption de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner en Russie.

"J'ai donné tous les ordres pour que l'armée se tienne pleinement prête au combat", a déclaré M. Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique Belta. Cette mesure montre l'inquiétude suscitée par la rébellion vendredi et samedi de Wagner, dont le chef Evguéni Prigojine doit, selon le Kremlin, se rendre au Bélarus après avoir accepté de mettre fin au coup de force.

Tensions "mal gérées"

Alexandre Loukachenko a affirmé que les tensions persistantes entre le groupe paramilitaire Wagner et l'armée russe avaient été mal gérées, provoquant le week-end dernier "la confrontation" entre les deux parties.

"La situation nous a échappé, puis nous avons pensé que cela se résoudrait, mais cela ne s'est pas résolu", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas de héros dans cette histoire",

Décollage d'un avion vers la Biélorussie

Un avion Embraer Legacy 600 immatriculé en Russie, qui est lié au chef de la milice Wagner Evguéni Prigojine a décollé de la Russie vers la Biélorussie, selon le site de traçage du trafic aérien, Flightradar24.

Les codes d'identification de l'avion étaient les mêmes que celui lié à Evguéni Prigojine par le Bureau américain de contrôle des avoirs étrangers.

08h30

Point de situation au lendemain du discours de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine est réapparu pour la première fois lundi après la rébellion avortée du groupe Wagner. Il s'est notamment félicité d'avoir évité une "effusion de sang", laissant un choix simple aux mutins: continuer à servir la patrie en rejoignant l'armée russe; retrouver leur famille et leurs proches; ou s'exiler en Biélorussie pour continuer à combattre sous le pavillon d'Evgueni Prigojine.

>> Ecouter les précisions de notre correspondant en Russie Jean-Didier Revoin :

Lundi, Vladimir Poutine s'est adressé à la nation suite au soulèvement du groupe Wagner. [Keystone - Sergei Ilnitsky]Keystone - Sergei Ilnitsky
Le point de situation mardi après la mutinerie avortée du groupe Wagner en Russie / La Matinale / 1 min. / le 27 juin 2023

08h00

Quel avenir pour le groupe Wagner en Afrique?

Les événements de ce week-end en Russie pourraient-ils remettre en question la présence du groupe Wagner en Afrique? Serguei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, a tenu à rassurer les clients de Wagner et alliés de la Russie: "tout va continuer comme avant", a-t-il déclaré sur la chaîne Russia Today.

Le groupe paramilitaire est présent en Centrafrique, au Mali, en Libye ou encore au Soudan, où, contre de juteux contrats, ces mercenaires sont venus supplanter les anciennes puissances protectrices occidentales, notamment la France.

Des interrogations demeurent toutefois sur la structure du groupe de mercenaires et en particulier sur son leadership.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Des mercenaires du groupe Wagner au nord du Mali. [Keystone]Keystone
La Russie ne remet pas en question la présence du groupe paramilitaire Wagner en Afrique / La Matinale / 1 min. / le 27 juin 2023

07h30

La mutinerie de Wagner, une confusion profitable aux Ukrainiens

La mutinerie menée par la milice russe Wagner puis avortée en Russie a semé la confusion et affaibli l'image du président russe Vladimir Poutine et de ses chefs militaires. Cette situation pourrait avoir un impact, au moins psychologique, sur le cours de la guerre en Ukraine, s'accordent les analystes.

D'un point de vue tactique, les conséquences immédiates de cet épisode sur le conflit restent très incertaines, Wagner ne jouant plus de véritable rôle à l'heure actuelle sur le théâtre ukrainien, commente Rob Lee, du Foreign Policy research Institute.

"Les forces de Wagner ont été remplacées à la fin mai et au début juin à Bakhmout [dans l'est de l'Ukraine, où les mercenaires ont combattu de longs mois, ndlr] et je ne pense pas qu'ils soient actuellement sur le front ou que certains aient été rappelés pour participer à cet événement", écrit l'expert sur Twitter. "Wagner est une force d'assaut, pas une force défensive" dont les Russes ont besoin pour bloquer la contre-offensive ukrainienne en cours.

"Des fissures réelles"

En revanche, le coup de force du chef du groupe paramilitaire, Evguéni Prigojine, "a défié directement l'autorité de Poutine" et "révèle des fissures réelles" au plus haut niveau de l'Etat russe, a estimé dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

"Cet épisode affaiblit la crédibilité de Poutine, qui s'est montré en pleine crise de panique à la télévision" samedi, souligne William Alberque, de l'institut international pour les études stratégiques (IISS).

"La colère contre les dirigeants russes n'est pas le seul apanage de Wagner, la rage de Prigojine contre l'élite pourrait se répandre au sein de l'armée russe", estime Lucian Kim, du centre de réflexion américain Wilson, dans les colonnes de la revue Foreign Policy.

"Sécuriser la frontière biélorusse"

Il est "sûr que cela doit atteindre le moral russe", renchérit Pierre Razoux, directeur académique de la fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES). "Côté ukrainien, il y a un momentum peut-être à utiliser pour percer le front, en tout cas gagner des positions".

En revanche, prévient-il, "il faudra aussi sécuriser la frontière biélorusse, parce que [les Ukrainiens, ndlr] ne sont pas à l'abri d'un coup en traître. Si 15'000 hommes de Wagner déboulent depuis le Bélarus, ils peuvent faire des dégâts. C'est peut-être ce que Prigojine a négocié avec Poutine".

MARDI 27 JUIN

Voldymyr Zelensky affirme que ses soldats ont "progressé"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'est rendu lundi dans la région de Donetsk, a évoqué les "zones d'opérations actives sur le front" dans son traditionnel message quotidien. "Aujourd'hui, nos soldats ont progressé dans toutes les zones", a-t-il ajouté.

"C'est un jour heureux. Je leur ai souhaité d'autres journées comme celle-ci", a-t-il poursuivi, alors que l'armée ukrainienne mène une contre-offensive contre les troupes russes dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Selon la présidence, Volodymyr Zelensky "a rendu visite à des unités des forces armées du groupe opérationnel et stratégique de Khortytsia", dans la région de Donetsk. "Je tiens à vous remercier, à vous récompenser tous et à vous serrer la main avec une grande gratitude, vous, vos familles, vos parents", a-t-il dit aux militaires. "L'Ukraine est fière de chacun de vous".

Depuis le lancement de la contre-offensive au début juin, l'Ukraine a revendiqué la reprise d'une dizaine de localités.

22h20

Vladimir Poutine remercie ses principaux responsables sécuritaires

Le président russe Vladimir Poutine a remercié lundi les responsables de la sécurité de l'Etat pour leur travail lors de la rébellion armée avortée du groupe Wagner, au début d'une réunion dont un cours segment a été diffusé à la télévision.

"Je vous ai réunis pour vous remercier du travail accompli pendant ces quelques jours et pour discuter de la situation", a déclaré Vladimir Poutine lors de cette réunion qui s'est tenue en présence du ministre de la Défense Sergueï Choïgou mais en l'absence du chef d'état-major Valéri Guerassimov, les deux ennemis déclarés du chef de Wagner, Evguéni Prigojine.

21h25

Vladimir Poutine dénonce les "traîtres" et promet de tenir sa promesse envers Wagner

Le président russe Vladimir Poutine a une nouvelle fois dénoncé lundi les "traîtres" qui ont cherché selon lui à plonger le pays dans la guerre civile, sans citer de nom, tout en remerciant les combattants de Wagner qui ont évité un bain de sang en renonçant à leur coup de force.

Dans une brève allocution télévisée, dont son porte-parole Dmitri Peskov avait assuré qu'elle contiendrait des "annonces importantes", ce qui n'a pas été le cas, le maître du Kremlin s'est engagé à tenir sa promesse envers les mercenaires de Wagner qui feront le choix de s'installer en Biélorussie avec leur chef Evguéni Prigojine, tout en les appelant à rejoindre plutôt l'armée russe. Autre alternative pour eux: retourner dans leur famille en Russie.

>> Regarder des extraits du discours de Vladimir Poutine :

Discours de Vladimir Poutine
Discours de Vladimir Poutine / L'actu en vidéo / 1 min. / le 26 juin 2023

"La rébellion aurait échoué"

Il n'a pas parlé d'Evguéni Prigojine, qui avait assuré plus tôt dans la journée ne jamais avoir eu l'intention de renverser le pouvoir russe, ni évoqué le sort de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, ou du chef d'état-major de l'armée, Valéry Guerassimov, dont le patron de Wagner réclamait la tête.

"Dans tous les cas, la rébellion armée aurait échoué", a affirmé Vladimir Poutine, remerciant les pilotes de l'avion et des hélicoptères abattus samedi par les soldats de Wagner en tentant de s'interposer.

Le président russe a également remercié son homologue biélorusse pour son intervention et salué la solidité de la société russe pendant cette crise.

>> Ecouter aussi l'extrait de l'interview dans La Matinale :

Le président russe Vladimir Poutine s'est adressé à la nation lundi soir lors d'une brève allocution pour évoquer la rébellion avortée du groupe Wagner. [Sputnik/reuters - Gavriil Grigorov]Sputnik/reuters - Gavriil Grigorov
Vladimir Poutine s'est adressé lundi soir à la population russe à la télévision / La Matinale / 1 min. / le 27 juin 2023

20h30

Pour Washington, la Russie a montré à ses partenaires africains que Wagner apportait la mort

La rébellion avortée du groupe Wagner en Russie a montré le risque posé par l'organisation de mercenaires dans les Etats africains qui s'associent avec eux, a indiqué lundi le département d'Etat américain.

"Le message que nous avons transmis à ces pays en public et en privé par le passé est qu'à chaque fois que Wagner entre dans un pays, mort et destruction s'ensuivent", a déclaré à des journalistes le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller.

20h10

L'ambassadrice américaine a assuré à Moscou que Washington n'était "pas impliqué"

L'ambassadrice américaine à Moscou Lynne Tracy a directement contacté les autorités russes ce week-end pour leur assurer que les Etats-Unis n'étaient "pas impliqués" dans la rébellion avortée du groupe Wagner en Russie, a indiqué lundi le département d'Etat américain.

Elle a aussi dit espérer que la Russie "respecte ses obligations de protection de notre ambassade et du personnel diplomatique" basé à Moscou.

20h00

Moscou dit avoir intercepté deux chasseurs britanniques au-dessus de la mer Noire

La Russie a affirmé lundi avoir fait décoller deux de ses avions de guerre pour aller à la rencontre de deux chasseurs britanniques qui s'approchaient, selon elle, de sa frontière au-dessus de la mer Noire.

"A l'approche des chasseurs russes, les avions de guerre étrangers ont fait demi-tour et se sont éloignés de la frontière de la Russie", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Selon lui, il s'agissait de deux chasseurs Typhoon de l'armée britannique accompagnés d'un avion de reconnaissance RC-135.

"Les avions russes sont retournés en toute sécurité à leur aérodrome d'origine. Il n'y a pas eu de violation de la frontière russe", a encore ajouté le ministère.

Ce type d'incident impliquant des avions russes et occidentaux s'est multiplié ces derniers mois au-dessus de la mer Noire mais aussi de la Baltique, sur fond de conflit en Ukraine.

19h00

Joe Biden dément toute implication dans la rébellion

Joe Biden a estimé lundi qu'il était "trop tôt pour tirer des conclusions définitives" après la rébellion avortée du groupe Wagner en Russie ce week-end, avec laquelle il a assuré que les Occidentaux n'avaient "rien à voir".

"Nous n'étions pas impliqués. Nous n'avons rien à voir avec ces événements", a souligné le président américain en faisant référence en particulier à l'Otan, avant d'ajouter: "Il s'agissait d'un problème interne à la Russie."

Il a assuré que les Américains et leur alliés ne voulaient "donner aucun prétexte (au président russe Vladimir) Poutine pour accuser les Occidentaux et pour accuser l'Otan".

19h40

Marie Mendra: "Evguéni Prigojine se crée un récit"

Evguéni Prigojine s'est exprimé lundi pour la première fois depuis la rébellion avortée du groupe Wagner en Russie, expliquant que ses hommes avaient marché vers la capitale pour empêcher le démantèlement de leur milice et non pas pour s'emparer du pouvoir.

Ces explications ne convainquent toutefois pas tous les experts. Invitée de l'émission Forum de la RTS lundi, Marie Mendras, politologue au CNRS et spécialiste de la Russie et de l'Ukraine, juge que comme Vladimir Poutine, Evguéni Prigojine se crée ici un récit, qu'il réécrit d'ailleurs tous les jours.

"Nous devons prendre ces explications comme un récit post-factum (...) Il a même dit tout à l'heure, dans son allocution sur Telegram, que si c'était ses forces armées qui avaient marché sur Kiev le 24 février 2022, elles auraient pris la ville en 24 heures. C'est donc un récit fantasmagorique", explique-t-elle.

>> L'interview dans Forum de Marie Mendras :

Evgueni Prigojine sort de son silence: interview de Marie Mendras
Evgueni Prigojine sort de son silence: interview de Marie Mendras / Forum / 8 min. / le 26 juin 2023

"Il ne savait pas ce qu'il allait faire"

Pour la politologue, Evguéni Prigojine n'avait tout simplement pas de stratégie au moment où il a lancé une dizaine de milliers d'hommes vers Moscou.

"Il ne savait pas ce qu'il allait vraiment faire, ni s'il arriverait jusqu'au bout. Mais il savait par contre que l'armée russe possède une supériorité sur ses milices: la force aérienne", note-elle, estimant qu'Evguéni Prigojine s'est peut-être arrêté face à la menace d'un bombardement massif.

>> Revoir aussi dans le 19h30 l'analyse d'Alain Délétroz, directeur général de l'Appel de Genève :

Alain Délétroz, directeur général de l'Appel de Genève, analyse la rébellion armée de samedi du groupe Wagner
Alain Délétroz, directeur général de l'Appel de Genève, analyse la rébellion armée de samedi du groupe Wagner / 19h30 / 3 min. / le 26 juin 2023

18h00

Joe Biden pointe la Russie du doigt lors de la journée internationale contre la torture

Le président américain Joe Biden a tout particulièrement dénoncé lundi les actes de torture commis par les autorités russes sur leur territoire et en Ukraine, à l'occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.

"La torture détruit des vies, des familles et des populations. Pourtant, chaque jour, des individus du monde entier sont soumis à ces horribles violations de leurs droits et de leur dignité humaine", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Des tortures qui sont "monnaie courante"

Il a notamment évoqué des "preuves de violences épouvantables de la part de membres des forces russes" en Ukraine, envahie par Moscou en février 2022, coupables selon lui "de torture pour forcer à coopérer avec les autorités d'occupation et lors d'interrogatoires, comme des passages à tabac, des électrocutions, des simulacres d'exécution et l'usage de violences sexuelles".

"Sur le territoire russe lui-même, les informations faisant état de torture dans des lieux de détention sont monnaie courante, y compris contre des militants et des opposants aux politiques gouvernementales."

17h50

Loukachenko a proposé des solutions à Wagner pour continuer d'opérer

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui a fait office samedi de médiateur entre le Kremlin et Wagner, a proposé des solutions pour permettre au groupe paramilitaire de continuer à opérer. C'est ce qu'a affirmé lundi Evguéni Prigojine dans son premier message audio après la fin du soulèvement.

"Alexandre Loukachenko a tendu la main et a proposé de trouver des solutions pour la poursuite des travaux du groupe Wagner de façon légale", a dit Evguéni Prigojine.

17h00

Wagner n'avait pas l'intention de s'emparer du pouvoir, dit Evguéni Prigojine

Le chef de Wagner Evguéni Prigojine a affirmé lundi dans son premier message audio après la fin de sa rébellion que son objectif était de sauver son groupe paramilitaire, menacé d'être absorbé par l'armée russe.

"Le but de la marche était de ne pas permettre la destruction du groupe Wagner", a détaillé Evguéni Prigojine dans un message de 11 minutes, assurant que l'objectif n'était "pas de renverser le pouvoir dans le pays".

>> Le reportage du 19h30 :

Le chef du groupe Wagner sort de son silence après la rébellion armée qui l'a mené samedi aux portes de Moscou
Le chef du groupe Wagner sort de son silence après la rébellion armée qui l'a mené samedi aux portes de Moscou / 19h30 / 2 min. / le 26 juin 2023

"Graves problèmes de sécurité" en Russie

L'avancée spectaculaire de Wagner vers Moscou lors de sa rébellion samedi a révélé de "graves problèmes de sécurité" en Russie, a par ailleurs estimé Evguéni Prigojine, affirmant que ses hommes avaient parcouru 780 kilomètres en se heurtant à peu de résistance.

Il n'a pas révélé où il se trouve, alors que le Kremlin a assuré qu'il partirait pour le Biélorussie, sans toutefois dire quand.

>> Ecouter des extraits de son intervention :

Déclaration d'Evgueni Prigojine
Déclaration d'Evgueni Prigojine / L'actu en vidéo / 50 sec. / le 26 juin 2023

16h35

Volodymyr Zelensky en déplacement dans la région de Donetsk

Volodymyr Zelensky s'est rendu lundi dans la région de Donetsk, près du front de l'Est en Ukraine, a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué, au moment où son armée mène une contre-offensive dans cette zone et dans le Sud.

Volodymyr Zelensky "a rendu visite à des unités des forces armées du groupe opérationnel et stratégique de Khortytsia" aux côtés du commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky et décoré des soldats, selon la présidence.

16h00

Quatre militaires russes visés par une plainte en Allemagne

Deux ONG ont annoncé lundi porter plainte en Allemagne, au nom du principe de "compétence universelle", contre quatre militaires russes qu'une Ukrainienne accuse d'avoir assassiné son mari avant de la violer.

Le Groupe de conseil juridique ukrainien (ULAG) et le Centre européen pour la Constitution et les droits de l'homme (ECCHR) ont porté plainte auprès du parquet fédéral allemand "en soutien d'une Ukrainienne victime de violences sexuelles", qui se joint elle-même à la plainte, ont annoncé les deux ONG dans un communiqué.

"L'attaque contre la survivante et sa famille a eu lieu quelques semaines après le début de l'invasion à grande échelle (le 24 février 2022), alors que les troupes russes occupaient leur village dans la région de Kiev", décrivent-elles.

15h20

Réunion de l'Otan sur l'adhésion de la Suède, organisée avant le sommet de juillet

L'Otan tiendra des pourparlers sur l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique avant son sommet du mois prochain, avec l'accord de la Turquie qui entrave le processus, a déclaré son chef lundi.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a indiqué qu'il s'était entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et "avait accepté de convoquer une réunion de haut niveau à Bruxelles avant le sommet".

"Cette réunion réunira des ministres des Affaires étrangères, des chefs du renseignement et des conseillers à la sécurité nationale. L'objectif est de progresser dans l'aboutissement de l'adhésion de la Suède à l'Otan", a-t-il ajouté.

15h15

Wagner va continuer ses opérations au Mali et en Centrafrique

Le groupe paramilitaire Wagner va continuer d'opérer au Mali et en Centrafrique, a assuré lundi le chef de la diplomatie russe, qui affirme en outre que la rébellion de cette organisation en Russie n'affectera pas la relation entre Moscou et ses amis.

Les membres de Wagner travaillent au Mali et en République centrafricaine "comme instructeurs. Ce travail va bien sûr continuer", a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien à la chaîne RT. 

14h45

La Suède annonce une aide humanitaire de 32,5 millions d'euros à l'Ukraine

La Suède a annoncé lundi un nouvelle aide humanitaire de 380 millions de couronnes (31,7 millions de francs) à destination de l'Ukraine, consacrée aux produits de première nécessité.

"Nous savons qu'il y aura de grands besoins humanitaires", a déclaré Johan Forsell, ministre du commerce, citant la contre offensive ukrainienne face aux forces russes, ainsi que la destruction du barrage de Kakhovka.

Ce paquet d'aide vise avant tout les "besoins les plus urgents", a-t-il dit: denrées alimentaires, eau, produits de soins et divers soutiens à la société civile.

"Cette année, l'Ukraine est le premier bénéficiaire de l'aide" suédoise, selon le ministre, ce qui devrait perdurer pendant les années à venir, a-t-il ajouté.

14h30

Le QG de Wagner assure qu'il opère normalement, deux jours après la rébellion avortée

Le quartier général du groupe paramilitaire Wagner en Russie, situé à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a assuré lundi qu'il continuait d'opérer "normalement", deux jours après la rébellion avortée de son chef Evguéni Prigojine.

"Malgré les événements qui ont eu lieu, le Centre continue de fonctionner 'normalement', conformément à la législation de la Fédération de Russie!", a indiqué Wagner dans un communiqué, alors que le sort du groupe, entre démantèlement, intégration dans l'armée ou statu quo, reste incertain.

14h10

Première apparition vidéo de Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a fait lundi sa première apparition depuis la fin de la révolte des paramilitaires de Wagner, s'adressant dans une vidéo diffusée par le Kremlin à un forum consacré à l'industrie et la jeunesse.

La vidéo montre le président assis à un bureau, sans que l'on puisse déterminer où et quand cela a été filmé. Dans l'allocution, il ne mentionne pas la mutinerie armée qui a ébranlé la Russie mais évoque les "défis" auxquels l'industrie fait face du fait des sanctions occidentales.

13h30

"Soutien entier" du président iranien à Vladimir Poutine

Le président iranien Ebrahim Raïssi a apporté "son soutien entier" à Vladimir Poutine lors d'un échange téléphonique, a annoncé lundi le Kremlin dans un communiqué, deux jours après une rébellion armée avortée du groupe Wagner en Russie.

"Le président iranien a exprimé son soutien entier aux dirigeants russes dans le cadre des événements du 24 juin", a indiqué le Kremlin. Vladimir Poutine a également reçu dans la matinée "le soutien" de l'émir du Qatar, selon un autre communiqué de la présidence russe.

13h15

Un nouveau village libéré

L'armée ukrainienne a dit lundi avoir libéré Rivnopil, une localité de la région de Donetsk située sur le front sud, dans la zone où les troupes de Kiev ont légèrement progressé ces dernières semaines.

"Les forces de défense ont repris Rivnopil. Nous avançons", a indiqué sur Telegram la vice-ministre de la Défense, Ganna Maliar.

Située à environ 100 km au sud-ouest de Donetsk, Rivnopil se trouve dans une zone où les forces ukrainiennes sont à l'offensive et ont repris plusieurs villages après presque deux semaines de combats.

Combats reconnus par la Russie

La Russie avait reconnu combattre dans la zone le 16 juin, deux semaines après le lancement de la contre-offensive de Kiev visant à reconquérir l'ensemble des territoires occupés par Moscou.

Appuyée par l'aide militaire occidentale, l'armée ukrainienne a repris à ce stade une dizaine de localités, la plupart sur le front sud où elle tente de percer les défenses russes, les principales lignes se trouvant encore à plusieurs kilomètres de là.

13h00

Le risque d'espionnage russe grandit en Suisse

Le risque d'espionnage a grandi en Suisse, avertit lundi le Service de renseignement de la Confédération (SRC). A l'occasion de la présentation de son rapport 2023 sur la sécurité, le SRC pointe notamment l'activité de la Russie: sur les 220 personnes ayant une accréditation diplomatique ou consulaire russe à Genève ou à Berne, il est très probable qu'un tiers au moins travaille encore pour les services de renseignements.

Le SRC constate également qu'une guerre d'usure est en cours en Ukraine. Aucune solution diplomatique n'est en vue entre Kiev et Moscou, selon le chef du SRC Christian Dussey. Un règlement militaire du conflit ne se produira pas d'ici la fin de l'année.

Les événements de samedi sont par ailleurs "un grand défi intérieur" pour la Russie, estime le patron des espions suisses. Il est trop tôt pour porter un jugement, beaucoup d'acteurs attendent de voir comment le vent va tourner. "Nous sommes désormais dans une phase de désescalade", mais la rébellion menée par Evgeni Prigojine et son groupe Wagner représente un choc.

>> Tous les détails : Le risque d'espionnage russe et chinois s'accentue en Suisse, selon le SRC

12h00

Mutinerie de Wagner: la Chine embarrassée face à un Vladimir Poutine affaibli

La spectaculaire rébellion avortée du groupe Wagner ce week-end a renforcé en Chine le sentiment que son partenaire russe, stratégique pour contrer l'influence de l'Occident, n'est pas aussi stable qu'espéré.

Pékin, embarrassé par l'invasion de l'Ukraine menée par la Russie depuis février 2022, maintient toutefois son soutien diplomatique et économique à Moscou, frappé de sanctions économiques occidentales et isolé sur la scène internationale.

Le président chinois Xi Jinping s'est ainsi rendu en mars à Moscou, où il a déclaré devant son homologue Vladimir Poutine que les relations bilatérales "entraient dans une nouvelle ère".

Dans ce contexte, après le soulèvement des mercenaires du groupe privé russe Wagner, Pékin a réagi dimanche en assurant soutenir les efforts de la Russie pour "protéger la stabilité" du pays face à une mutinerie qui, estime le géant asiatique, relève d'une "affaire intérieure".

Vision révisionniste partagée

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue Xi Jinping entretiennent des liens forts, substantiels l’un envers l’autre. En effet, le président chinois partage la vision du Kremlin déterminé à s’opposer à l’Occident, à commencer par les Etats-Unis.

Tout deux cherchent à accélérer le changement de l’ordre mondial en vue de dominer leurs sphères d’influence respectives contraintes liées au système de droit et de valeurs imposés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mais cette proximité est une anomalie sur l’échelle de l’histoire où la Chine et la Russie se sont illustrées en tant qu’ennemies.

>> Ecouter les explications de Tout un monde :

Les drapeaux russe et chinois. [Keystone/EPA - Ramil Sitdikov]Keystone/EPA - Ramil Sitdikov
Rébellion Russie vue de Chine / Tout un monde / 4 min. / le 26 juin 2023

11h50

Quel avenir pour le patron de Wagner Evguéni Prigojine?

La mutinerie du groupe Wagner contre Moscou, stoppée net par un "pacte" sonnant le retrait des troupes d'Evguéni Prigojine qui avançaient sur territoire russe, a marqué ce week-end un tournant surprenant et rebrassé les cartes de la force de frappe russe dans le conflit en Ukraine, selon les spécialistes.

Depuis des années, le groupe paramilitaire Wagner est considéré comme le bras armé de Moscou à l'étranger, notamment en Syrie et dans plusieurs pays africains. Un statut aujourd'hui remis en question par la fronde menée par son chef.

"Je pense qu'une loi sera promulguée assez rapidement en Russie en vue d'encadrer juridiquement l'activité des sociétés militaires privées - ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent et qui a fait qu'on en arrive là", estime Igor Delanoë, directeur adjoint de l'Observatoire franco-russe, dans La Matinale de la RTS lundi.

Règlement provisoire

Une partie des opérations du groupe Wagner, notamment celles qui se déroulaient en Ukraine, vont être reprises en main ou encadrée plus vigoureusement par le ministère russe de la Défense, prévoit le spécialiste. "Mais je pense qu'Evguéni Prigojine conservera l'essentiel de ses opérations au Moyen-Orient et en Afrique sous son contrôle direct."

Au terme de la spectaculaire mutinerie qui l'a amené à moins de 400 kilomètres de Moscou avant de renoncer, Evguéni Prigojine doit en principe s'exiler en Biélorussie, alliée de Moscou, et redessiner de nouvelles relations avec le président Vladimir Poutine.

>> L'interview d'Igor Delanoë dans La Matinale :

Que va-t-il advenir de l'armée de mercenaires russes Wagner? Interview d’Igor Delanoë
Que va-t-il advenir de l'armée de mercenaires russes Wagner? Interview d’Igor Delanoë / La Matinale / 6 min. / le 26 juin 2023

"Dans l'immédiat, cela ne change pas grand-chose pour l'Ukraine", note l'historien. "S'il venait à la Russie l'idée de retenter quelque chose à partir de la Biélorussie en direction du nord de l'Ukraine, avec ou sans Evguéni Prigojine, cela aurait pu être fait. Quant aux armes nucléaires tactiques, elles sont là plutôt en vue d'une démonstration de force à l'égard de l'Otan, et ne concernent pas immédiatement le champ de bataille ukrainien, à mon avis."

La vie du patron du groupe Wagner est-elle menacée, comme le pensent de nombreux observateurs? "Compte tenu des lignes rouges qu'il a dépassées et du discours de fermeté prononcé par le président Poutine samedi, on se trouve face à un gros décalage par rapport aux paramètres de sortie de crise que l'on connaît. Je pense qu'on est plutôt dans le cas de figure d'un règlement provisoire, et que les choses se régleront plus tard, dans quelques semaines ou mois. Mais j'imagine mal les autorités russes en rester là après une telle transgression", observe Igor Delanoë.

11h45

Cédric Mas, historien militaire: "Se préparer au 'cygne noir' qui nous concernerait tous"

Après la mutinerie avortée du groupe Wagner ce week-end, l'incertitude règne sur la suite des événements pour les paramilitaires, dont certains ont exprimé leur déception face au retrait et au pacte conclu par leur chef.

"Selon les informations sur l'accord qui serait intervenu, les mercenaires de Wagner ayant participé la tentative de putsch ne peuvent pas signer de contrat", indique Cédric Mas, historien militaire, dans l'émission Tout un monde lundi. "Seront-ils dès lors redéployés en Afrique, vont-ils manquer sur le front, le groupe Wagner va-t-il conserver son indépendance?"

Et comment vont réagir les soldats russes? "Vont-ils continuer à accepter de se faire sacrifier pour tenter de résister à la contre-offensive ukrainienne soutenue par le matériel occidental, alors que derrière eux, l'oligarchie se déchire?"

>> L'interview de Cédric Mas dans Tout un Monde :

Le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine accuse le ministre russe de la Défense d'avoir ordonné les frappes sur des camps de Wagner. [Reuters - Press service of "Concord"]Reuters - Press service of "Concord"
Cédric Mas s’exprime sur la volte-face d’Evguéni Prigojine / Tout un monde / 9 min. / le 26 juin 2023

De nombreuses personnes ont projeté sur l'action choc du chef de Wagner leur désir de paix, qui passe aujourd'hui par la chute du maître du Kremlin. "Or, le patron de Wagner n'a jamais directement menacé ou critiqué Vladimir Poutine, mais l'autre clan avec qui son groupe était en conflit, celui du ministère de la Défense russe et l'Etat-major à Moscou", souligne Cédric Mas. "Cette volte-face montre que l'objectif n'était pas un changement de régime - et même si c'était le cas, l'Histoire recèle un certain nombre de coups d'Etat qui ont échoué parce que la détermination de la personne qui l'a initié a fait défaut au moment-clé."

"Fragilité du régime"

Quel que soit le scénario, le constat est celui de la "fragilité du régime de Vladimir Poutine", qui apparaît "aux yeux de tous", et qui explique la réaction désemparée des Russes et des responsables de la communication du Kremlin, note l'historien.

Après la "non-réaction" de l'Occident à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka, Cédric Mas en appelle à se préparer psychologiquement et matériellement pour ne pas être surpris si "l'inimaginable" se réalise, "cet événement majeur ou 'cygne noir' qui nous concernerait tous". "Une guerre civile possible dans une puissance nucléaire telle que la Russie n'est pas quelque chose qui doit rester sans réaction - au-delà de quelques discours sur les tribunes internationales.(...) Ce conflit, même s'il paraît lointain, est à nos portes aujourd'hui, et concerne notre avenir et celui de nos enfants."

11h15

La mutinerie de Wagner prouve que l'invasion de Poutine était une "erreur"

La mutinerie du week-end par des mercenaires du groupe Wagner en Russie montre bien que l'invasion de l'Ukraine décidée par le président russe Vladimir Poutine était une "erreur stratégique", a estimé lundi le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"Nous surveillons la situation en Russie. Les événements du week-end sont une affaire interne russe, et encore une autre démonstration de la grosse erreur stratégique que le président Poutine a commise de part son annexion illégale de la Crimée et la guerre contre l'Ukraine", a dit Jens Stoltenberg aux journalistes à Vilnius, qui accueillera le sommet de l'Alliance le mois prochain.

Après que le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, a annulé l'avancée de ses troupes vers Moscou samedi, le Kremlin a annoncé qu'il quitterait la Russie pour le Bélarus et éviterait ainsi d'être poursuivi.

11h00

Le chef de Wagner toujours visé par une enquête, malgré la promesse du Kremlin

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, est toujours visé par une enquête pénale pour sa rébellion avortée, malgré l'annonce par le Kremlin d'un accord prévoyant l'abandon des poursuites, ont rapporté lundi les agences de presse russes.

"L'affaire n'a pas été close, l'enquête se poursuit", a déclaré une source au sein du Parquet général russe, citée par les trois principales agences russes. Le Kremlin avait affirmé samedi soir que Evguéni Prigojine, visé par une enquête pour "appel à la mutinerie armée", pourrait partir en Biélorussie sans être poursuivi, après la fin de sa rébellion de 24 heures.

10h15

Rébellion en Russie: "un grand défi intérieur", dit le chef du SRC

Les événements de samedi sont "un grand défi intérieur" pour la Russie, estime le patron du Service de renseignements de la Confédération (SRC), Christian Dussey. Il est trop tôt pour porter un jugement, beaucoup d'acteurs attendent de voir comment le vent va tourner.

"Nos services ont suivi la situation de près durant tout le week-end", a glissé Christian Dussey lors d'une conférence de presse lundi. "Nous sommes désormais dans une phase de désescalade", mais la rébellion menée par Evgeni Prigojine et son groupe Wagner représente un développement notable.

L'instabilité d'une puissance nucléaire inquiète forcément. Ce qui explique les réactions occidentales "calibrées". Il n'a pas été question d'intervenir ou de profiter de la situation.

09h15

La guerre en Ukraine "fait craquer" la puissance russe, selon Josep Borrell

La mutinerie de Wagner montre que la guerre en Ukraine est en train de "faire craquer la puissance russe", a déclaré lundi le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, jugeant que l'instabilité politique dans une puissance nucléaire comme la Russie n'était "pas une bonne chose".

"Ce qui s'est passé au cours de ce week-end montre que la guerre contre l'Ukraine fait se fissurer la puissance russe et affecte son système politique. Le monstre (Wagner) est en train de mordre son créateur", a-t-il commenté avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

"Ce n'est certainement pas une bonne chose qu'une puissance nucléaire comme la Russie puisse entrer dans une phase d'instabilité. C'est aussi quelque chose qu'il faut prendre en compte", a-t-il toutefois averti.

"La Russie est (...) l'une des deux plus grandes puissances nucléaires de la planète. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui se passe là-bas. Et cela doit nous faire tous réfléchir", a abondé le chef de la diplomatie autrichienne Alexander Schallenberg.

>> Les précisions du 12h30 sur la réaction des ministres des affaires étrangères de l’UE :

La Commission européenne présente des mesures pour lutter contre la corruption (image d'illustration). [Keystone - Martin Ruetschi]Keystone - Martin Ruetschi
La réaction des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne à la crise russe / Le 12h30 / 2 min. / le 26 juin 2023

08h45

L'avenir incertain des relations entre le chef de Wagner et Moscou

La mutinerie des combattants russes de Wagner ce week-end a été une vraie surprise, tout comme son dénouement, avec un accord conclu entre le chef de l’armée privée et le Kremlin.

Au terme de l'accord négocié, Prigojine doit vivre en exil en Biélorussie, a annoncé le Kremlin, sans préciser s'il amènerait avec lui des membres de sa milice.

Pourtant, alors que la situation s’est stabilisée, les prochains agissements d'une poignée d'acteurs clés de ce conflit vont être cruciaux pour l’avenir de la Russie.

Après l'accord trouvé entre Moscou et le chef du groupe Wagner, certains considèrent Vladimir Poutine comme affaibli. Le maître du Kremlin pourrait pourtant vouloir faire preuve d’autorité, en faisant taire toute nouvelle critique contre le pouvoir. Il pourrait aussi choisir d’opérer un remaniement au sein du commandement de l’armée, comme l’exigeait le chef de Wagner Evguéni Prigojine.

Sort d'Evguéni Prigojine suspendu

Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, est directement menacé par cette révolte. Vladimir Poutine pourrait choisir de sacrifier son très proche allié, comme fusible nécessaire pour surmonter cette crise.

Le sort d'Evguéni Prigojine et de ses hommes reste aussi suspendu. Il a certes sauvé provisoirement sa peau en s'exilant en Biélorussie, mais on ignore s'il va devoir lâcher le commandement de ses mercenaires. Certains le voient déjà mort, "éliminé" par le pouvoir russe.

>> Les précisions dans La Matinale :

Evguéni Prigojine en visite dans un camp de Wagner fin mai. [Keystone - Service de presse de Wagner]Keystone - Service de presse de Wagner
Révolte de Wagner: les prochains agissements d'une poignée d'acteurs vont être cruciaux pour l’avenir de la Russie / La Matinale / 1 min. / le 26 juin 2023

08h30

Le "régime d'opération antiterroriste" levé à Moscou

Le "régime d'opération antiterroriste" instauré samedi à Moscou et dans sa région à la suite de la révolte, finalement avortée, du groupe paramilitaire Wagner a été levé lundi, a annoncé le maire de la capitale russe.

"Nous levons toutes les restrictions liées à la mise en place du régime d'opération antiterroriste", a déclaré Sergueï Sobianine sur Telegram, en remerciant les habitants pour "leur calme et leur compréhension".

Cette décision a été prise en raison de "l'absence de menaces pour la vie, la santé et les biens immobiliers" des gens, a précisé pour sa part le Comité national antiterroriste (NAK) dans un communiqué cité par les agences de presse russes.

"La situation dans la région de Moscou est pour le moment stable", a-t-il assuré.

Le "régime d'opération antiterroriste" avait été ordonné samedi à Moscou et dans sa région, ainsi que dans celle de Voronej, frontalière de l'Ukraine, après l'annonce par le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, d'une marche de ses combattants sur la capitale russe.

Ce régime donne des pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, notamment pour mener des opérations de police.

07h45

Les Etats-Unis ont eu vent de la mutinerie imminente du groupe Wagner

Le retrait des mercenaires de Wagner se poursuit dans le sud de la Russie après la courte rébellion du groupe paramilitaire contre l’état-major russe.

Les signes annonciateurs de cette rébellion - nourrie par les tensions entre le chef de Wagner et les responsables militaires - avaient été détectés par les services de renseignement américains il y a plusieurs mois.

Le patron de Wagner Evguéni Prigojine prépare une action militaire contre l’état-major russe: l'information était considérée comme crédible et inquiétante par les services de renseignement de Washington.

Point de non retour?

A en croire les médias américains, dès mercredi, la Maison Blanche aurait été informée sur les intentions du chef de Wagner, mais sans ébruiter l’information pour ne pas donner à Vladimir Poutine une chance de se préparer.

Cela faisait déjà plusieurs mois que les Américains avaient détecté les tensions grandissantes entre Evguéni Prigojine et les responsables militaires de Moscou. Selon leurs informations, la défiance du chef de Wagner a peut-être atteint un point de non retour le 10 juin avec l’ordre donné aux mercenaires de signer un contrat avec le ministère de la Défense.

Pour le secrétaire d’Etat américain, ce coup de force avorté aura permis de "révéler les fissures" au sein du pouvoir russe. Antony Blinken estime que l’autorité de Vladimir Poutine a été directement remise en question.

>> Les précisons dans La Matinale :

Cette photo est tirée d'un document publié le 20 mai 2023 sur le compte Telegram du service de presse de Concord - une société liée au chef du groupe mercenaire russe Wagner - montre des membres du groupe Wagner agitant un drapeau national russe et le drapeau du groupe Wagner sur le toit d'un bâtiment endommagé à Bakhmout. [AFP - TELEGRAM @CONCORDGROUP_OFFICIAL]AFP - TELEGRAM @CONCORDGROUP_OFFICIAL
Les services secrets américains ont eu vent de la mutinerie de Wagner en Russie / La Matinale / 1 min. / le 26 juin 2023

07h30

Première apparition du ministre russe de la Défense à la télévision après l'affaire Wagner

La télévision publique russe a diffusé lundi des images du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, en train d'inspecter les forces russes en Ukraine, sa première apparition publique après la rébellion avortée du groupe paramilitaire Wagner.

Selon des extraits fournis par le ministère de la Défense et diffusés par la chaîne de télévision Rossia 24, Sergueï Choïgou, férocement critiqué par le chef de Wagner Evguéni Progojine, s'est rendu dans un poste de commandement des forces russes en Ukraine et y "a tenu une réunion avec les responsables" d'une des unités.

"Grande efficacité"

Lors de cette réunion, le ministre a notamment "souligné une grande efficacité de la détection et de la destruction" des systèmes d'armements et des soldats de "l'ennemi", a précisé le ministère de le Défense dans un communiqué.

Sur les images télévisées, on voit Sergueï Choïgou écouter, d'air sobre et tranquille, un rapport présenté par le général Evguéni Nikiforov, commandant du groupement militaire Zapad ("Ouest") dans la zone de l'opération russe en Ukraine, étudier des cartes géographiques ou encore faire un tour en hélicoptère pour inspecter les positions russes.

Le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, auteur d'une mutinerie avortée qui a duré 24 heures à partir de vendredi soir, avait promis de "libérer le peuple russe" en visant notamment ses deux ennemis jurés, le ministre Choïgou et le chef d'état-major Valéri Guérassimov, qu'il accuse d'avoir sacrifié des milliers d'hommes en Ukraine.

>> Les précisions du 12h30 :

Sergei Shoigu, Ministre de la Défense de Russie, parle à des officiers à l'occasion de l'inspection des forces russes à Zapad. [AP/Keystone - Russian Defense Ministry Press Service]AP/Keystone - Russian Defense Ministry Press Service
La réaction de la Russie après la crise provoquée par Evguéni Prigojine / Le 12h30 / 2 min. / le 26 juin 2023

07h00

Plus de 17'000 soldats ukrainiens formés au Royaume-Uni

Plus de 17'000 nouveaux soldats ukrainiens ont été formés en un an dans un programme mené par le Royaume-Uni dans le cadre de son soutien à Kiev face à l'invasion par la Russie. C'est ce qu'a annoncé lundi la Défense britannique.

Le programme, destiné à des recrues qui n'avaient pas ou peu d'expérience militaire, consiste à fournir une formation d'au moins cinq semaines, comprenant manipulation des armes, premiers secours, loi de la guerre, tactiques de patrouille et entraînement en milieu rural.

Il a été mis en oeuvre par le Royaume-Uni, ainsi que les armées de neuf autres pays: Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Norvège, Finlande, Suède, Danemark, Lituanie et Pays-Bas. "La détermination et la résilience des recrues ukrainiennes qui arrivent sur le sol britannique, de tous milieux, pour s'entraîner aux côtés de nos forces britanniques et internationales suscite l'humilité", a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.

"Le Royaume-Uni et nos partenaires continueront à apporter ce soutien vital, aidant l'Ukraine à se défendre contre l'agression russe, aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il ajouté dans un communiqué. Soutien de la première heure de l'Ukraine, le Royaume-Uni avait initialement proposé de former 10'000 soldats selon l'entraînement de base britannique. Le programme a été étendu, si bien que 30'000 recrues doivent être formées d'ici 2024.

Le ministère britannique de la Défense affirme que les renseignements ont mis en évidence la "différence importante" de l'efficacité au combat de l'Ukraine apportée par ce programme, baptisé "Opération Interflex". En outre, Londres a été le premier allié de Kiev à livrer des chars lourds à l'armée ukrainienne, avant les Etats-Unis, et s'est prononcé pour la livraison d'avions de combat en amont du feu vert américain à la fourniture d'avions F-16.

19h00

Les évènements de samedi