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Tensions et polémiques en France après la mort d'un adolescent tué par un policier

Flambée de violence en France après la mort d'un jeune de 17 ans lors d'un contrôle routier
Flambée de violence en France après la mort d'un jeune de 17 ans lors d'un contrôle routier / 19h30 / 2 min. / le 28 juin 2023
L'émotion reste vive mercredi en France au lendemain de la mort d'un adolescent de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier, un drame qui a débouché sur des affrontements avec les forces de l'ordre durant la nuit en banlieue parisienne.

Cette affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

Il a ému jusqu'au footballeur vedette du PSG et capitaine de l'équipe nationale, Kylian Mbappé. "J'ai mal à ma France. Une situation inacceptable. Toutes mes pensées vont pour les proches et la famille de Naël, ce petit ange parti beaucoup trop tôt ", a réagi le joueur sur son compte Twitter.

Les faits se sont produits mardi matin derrière le quartier d'affaires de la Défense près de Paris quand la victime, Naël M., s'est fait contrôler par deux motards de la police. Le policier de 38 ans soupçonné d'être l'auteur du tir a été placé en garde à vue.

Dans un premier temps, des sources policières avaient affirmé que le véhicule avait foncé sur deux motards de police. Mais une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, authentifiée par l'AFP, a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré.

Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau. L'adolescent est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

>> Les explications du correspondant de la RTS en France Raphaël Grand :

Nombreuses réactions après la mort d'un adolescent lors d'un contrôle de police, les explications de Raphaël Grand, correspondant RTS
Nombreuses réactions après la mort d'un adolescent lors d'un contrôle de police, les explications de Raphaël Grand, correspondant RTS / 19h30 / 1 min. / le 28 juin 2023

Vives tensions et interpellations

Les circonstances de sa mort ont suscité émotion et colère à Nanterre, ville d'habitat populaire de l'ouest parisien où il habitait et où des tensions ont éclaté entre habitants et forces de l'ordre mardi soir.

Environ 350 policiers ont été mobilisés mardi à Nanterre, où des incidents se sont produits après le décès du jeune adolescent de 17 ans. [AFP - Zakaria Abdelkafi]
Environ 350 policiers ont été mobilisés mardi à Nanterre, où des incidents se sont produits après le décès du jeune adolescent de 17 ans. [AFP - Zakaria Abdelkafi]

Véhicules incendiés et tirs de fusées d'artifice auxquels les forces de l'ordre ont répliqué par des jets de gaz lacrymogènes: des incidents se sont produits dans plusieurs quartiers de la ville, où un incendie s'est également déclaré dans une école de musique, sur lequel les pompiers sont rapidement intervenus.

Des feux ont été allumés le long des rails du train régional RER et des poubelles et abribus ont été détruits. Des manifestants ont dressé quelques barricades.

Quelque 2000 policiers et gendarmes seront mobilisés mercredi soir en banlieue parisienne, notamment dans les Hauts-de-Seine, pour prévenir de nouvelles violences urbaines, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Dans la nuit de mardi à mercredi, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 forces de l'ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, a détaillé le ministre de l'Intérieur, lors d'un point presse à la préfecture de police.

Les tensions se sont propagées à d'autres communes de la région parisienne avec des "incidents très sporadiques" dans une demi-douzaine de villes. Quelque 350 policiers et gendarmes avaient été mobilisés par la préfecture de police la nuit dernière.

Deux enquêtes ouvertes

Après la mort de Naël M., une enquête a été ouverte pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique. Une autre enquête, ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, a été confiée à la police des polices.

L'avocat de la famille de la victime, Me Yassine Bouzrou, a annoncé deux plaintes "ces prochains jours", visant l'auteur du tir pour homicide volontaire et son collègue pour complicité.

Une troisième plainte, pour faux en écriture publique, sera déposée à l'encontre des policiers, "qui ont affirmé que le jeune homme avait tenté de commettre un homicide sur leur personne en tentant de les percuter", a annoncé l'avocat.

Deux autres personnes se trouvaient dans le véhicule au moment des faits: un premier passager a pris la fuite, alors que le second, également mineur, a été arrêté et placé en garde à vue. Cette dernière a été levée mardi en début d'après-midi.

Dans une vidéo postée sur TikTok, la mère de l'adolescent a appelé à une marche blanche jeudi à 14h devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour (son) fils".

>> Ecouter aussi Forum revenir mercredi soir sur le sujet :

Flambée de violence en France après la mort d'un jeune de 17 ans lors d'un contrôle routier
Flambée de violence en France après la mort d'un jeune de 17 ans lors d'un contrôle routier / 19h30 / 2 min. / le 28 juin 2023

jfe avec ats

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"Inexplicable" et "inexcusable", selon Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a jugé mercredi "inexplicable" et "inexcusable" la mort de l'adolescent mardi à Nanterre. "Rien, rien ne justifie la mort d'un jeune", a affirmé le chef de l'Etat au troisième jour de sa visite à Marseille, évoquant "l'émotion de la nation toute entière" et assurant "respect et affection" à la famille du défunt.

La Première ministre Elisabeth Borne a estimé dans un tweet qu'il y avait une "exigence absolue de vérité" dans ce drame, quand Gérald Darmanin a appelé "au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire".

Pour sa part, le maire de gauche de Nanterre, Patrick Jarry, s'est dit "choqué" par la vidéo du drame. Mercredi, il a appelé au calme, demandant "justice pour Naël".

"La peine de mort n'existe plus en France. Aucun policier n'a le droit de tuer sauf légitime défense", a écrit sur Twitter le leader de La France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon, estimant que la police devait être "entièrement refondée".

"Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant", a tweeté l'acteur français Omar Sy.