Lors de cette visite, qui a été tenue secrète jusqu'à son atterrissage dans la capitale, Antonio Guterres doit rencontrer le Premier ministre Ariel Henry, les dirigeants de divers partis politiques, ainsi que des membres de la société civile et du personnel de l'ONU. "Ce n'est pas le moment d'oublier Haïti", a-t-il plaidé samedi.
Le responsable, qui effectue son premier déplacement dans ce pays des Caraïbes en tant que secrétaire général, "va réaffirmer le soutien de l'ONU pour Haïti" et "son appel ferme à la communauté internationale pour soutenir Haïti et ses besoins humanitaires", a indiqué un communiqué.
Un appel sans réponses
Antonio Guterres avait relayé en octobre un appel à l'aide d'Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité onusien d'envoyer des renforts internationaux pour épauler la police dépassée par la violence des gangs qui ne cesse de se propager.
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Neuf mois plus tard, cette demande reste sans réponse. Si quelques pays ont indiqué être prêts à participer, aucun ne s'est porté volontaire pour prendre la tête d'une telle opération dans un pays échaudé par de multiples interventions étrangères.
Une "spirale de violence"
La secrétaire exécutive de l'Unicef, de retour de Port-au-Prince, a décrit cette semaine les "horreurs" de cette "crise oubliée". "Faim et malnutrition sans précédent, misère, économie paralysée, résurgence du choléra, et insécurité massive qui crée une spirale de violence", a-t-elle déploré.
Près de la moitié de la population, soit 5,2 millions de personnes, a besoin d'assistance humanitaire, dont près de 3 millions d'enfants. Cette aide est cependant entravée par les actions des gangs et les récentes inondations dévastatrices, un rappel de la "vulnérabilité d'Haïti au changement climatique et aux catastrophes naturelles", a expliqué Catherine Russell.
Aucune élection depuis 2016
Le secrétaire général des Nations unies va également souligner "le besoin d'un processus politique inclusif mené par les Haïtiens vers des élections, et le retour à l'ordre constitutionnel".
Aucune élection n'a eu lieu depuis 2016 et Ariel Henry, nommé Premier ministre seulement 48 heures avant l'assassinat du dernier président Jovenel Moïse en juillet 2021, fait face à des questions sur sa légitimité.
mera avec afp