En 2022, l'Allemagne a accueilli plus d'un million de personnes fuyant la guerre en Ukraine et enregistré 218'000 demandes d'asile, soit une augmentation de 50% par rapport à 2019, la dernière année avant la pandémie. Or, cette situation pèse sur les communes et les régions chargées de prendre en charge ces nouveaux arrivants.
Alors que le rythme des arrivées s'est encore accéléré depuis le début de l'année 2023, la grogne monte dans le Bade-Wurtemberg, région allemande frontalière de la Suisse, où la Confédération est même accusée de laxisme à sa frontière.
Contrôles aux frontières
Des responsables politiques locaux réclament depuis des mois le rétablissement des contrôles stationnaires aux frontières de la Pologne et de la Suisse. "Ce serait une mesure à court terme, et bien évidemment temporaire, mais elle nous permettrait d'améliorer très vite la situation", estime Thorsten Frei, député du Bade-Wurtemberg au Bundestag (CDU).
"Ce que nous observons en ce moment avec la Suisse, mais aussi avec l'Italie, la Grèce et même la Pologne, c'est que plus personne n'enregistre les demandeurs d'asile et on les laisse poursuivre leur route jusqu'à la frontière allemande", ajoute-t-il.
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Depuis le mois de décembre, la police fédérale allemande est autorisée à contrôler les trains entre Bâle et la frontière, six minutes – montre en main – pour parcourir une dizaine de wagons.
Plus de 4000 personnes ont été refoulées au premier trimestre 2023, une tendance à la hausse, qui montre à quel point la situation est tendue sur le front migratoire.
Anne Maillet/jgal
Nombre de passeurs en hausse
Avec l'augmentation des flux migratoires, le nombre de passeurs qui aident les migrants à traverser clandestinement la frontière au sud de la Suisse est en augmentation. L’an dernier, au Tessin, 155 passeurs présumés ont été arrêtés, un record. Depuis le début de l'année, 40 d'entre eux ont déjà été arrêtés.
Les conditions de passages sont parfois inhumaines.