Le National Health Service (NHS) est un peu comme une religion nationale au Royaume-Uni: il est chéri avec dévotion et bénéficie d'un soutien public plus important que celui de la famille royale ou de toute autre institution britannique.
Il a été créé trois ans après la Seconde Guerre mondiale par un gouvernement travailliste, avec l'idée que tout le monde devrait pouvoir accéder à des soins médicaux de qualité, financés par l'impôt, gratuits.
Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, lui-même fils d'un médecin généraliste et d'une pharmacienne NHS, lui a rendu hommage fin juin, en annonçant un ambitieux plan de recrutement de soignants, alors que des milliers de postes sont actuellement vacants.
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"Nation reconnaissante"
"Chaque minute de chaque jour de ces 75 années, le NHS a été en activité grâce aux millions de personnes qui ont travaillé pour lui. Au nom d'une nation reconnaissante, je tiens à leur dire: merci", a-t-il dit. "J'éprouve un profond sentiment de responsabilité pour m'assurer que leur héritage perdure. Et veiller à ce que le NHS soit là pour nos enfants et nos petits-enfants, comme il l'a été pour nous".
Comme les parents du Premier ministre, le recrutement de professionnels étrangers a été crucial pour le NHS dans les décennies suivant sa création. Mais ce plan souligne aussi la crise profonde dans laquelle est plongé le NHS, malgré un budget qui représente 12% des dépenses de l'Etat.
Grèves inédites
Affaibli par les politiques d'austérité menées par les conservateurs au pouvoir depuis 13 ans, confronté au vieillissement de la population, le NHS, est après la pandémie, dans un état de tension inédit. Il déplore actuellement 112'000 postes vacants. Il a connu ces derniers mois des grèves inédites d'infirmières, médecins hospitaliers et ambulanciers, réclamant des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail.
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Dans un rapport publié fin juin, le groupe de réflexion King's Fund a alerté sur l'état du NHS. Le Royaume-Uni "est moins performant que beaucoup de ses pairs sur plusieurs mesures, y compris l'espérance de vie et les décès qui auraient pu être évités grâce à des soins de santé efficaces, en temps voulu (...) et des services de prévention", a-t-il écrit, en concluant: "Les dirigeants et les décideurs politiques devraient s'inquiéter sérieusement".
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afp/hkr