Tariq Ramadan sera jugé pour des viols présumés commis entre 2009 et 2016, selon l'ordonnance de mise en accusation. Une décision de non-lieu partiel a par ailleurs été rendue concernant deux plaignantes.
"Tenter de renvoyer une personne devant une juridiction de jugement alors que la Cour de cassation est saisie d'une requête en nullité concernant le point central de ce dossier est inadmissible", ont réagi trois des avocats du Genevois, Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane.
Pourvoi en cassation
La défense de Tariq Ramadan a en effet formé un pourvoi en cassation après la validation le 11 mai par la cour d'appel de Paris d'expertises psychiatriques capitales, qu'elle contestait. "Cet énième passage en force est un terrible aveu de faiblesse", ont-ils ajouté.
L'avocate Laure Heinich, qui défend trois femmes dans le dossier instruit à Paris, dont deux avec Me Laura Ben Kemoun, a indiqué que ses clientes se réjouissaient de la décision des juges parisiennes "et du travail manifestement très méticuleux rendu" par les magistrates. Me Ben Kemoun a ajouté que les plaignantes étaient "soulagées et prêtes pour la suite".
Fin octobre 2017
L'affaire avait été déclenchée fin octobre 2017 par les plaintes d'une ex-salafiste devenue militante laïque, et "Christelle", qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.
Entre février 2018 et octobre 2020, Tariq Ramadan avait été successivement mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes et trois autres victimes potentielles. Il avait été incarcéré dix mois.
Deux des victimes avaient été identifiées par la police sur des photos et des messages retrouvés dans son ordinateur, tandis que la troisième, une ex-escort girl, l'avait accusé de neuf viols sur la période 2013-2014.
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