"Ce soir, nous sommes malheureusement parvenus à la conclusion que les différends étaient insurmontables. Pour cette raison, je vais prochainement présenter ma démission au roi au nom de tout le gouvernement", a déclaré Mark Rutte lors d'une conférence de presse.
Surnommé "Teflon" pour sa capacité à rester au pouvoir depuis 12 ans malgré les scandales, devenant le Premier ministre le plus longtemps en service de l'histoire du pays, Mark Rutte a pris les rênes de sa quatrième coalition en janvier 2022 après un record de 271 jours de négociations.
Mais le chef du parti de droite libérale VVD avait semé ces derniers jours le trouble chez ses partenaires de la droite et du centre, en exigeant d'eux l'adoption d'une série de mesures clivantes autour de l'accueil des demandeurs d'asile.
Un quota du nombre d'enfants
Mark Rutte exigeait des trois autres partis de la coalition au pouvoir, les chrétiens-démocrates du CDA, les centristes libéraux du D66 et la petite formation protestante ChristenUnie, qu'ils acceptent d'instaurer un quota du nombre d'enfants en provenance de zones de conflits pouvant obtenir l'asile aux Pays-Bas.
Les réfugiés déjà établis aux Pays-Bas ne seront plus autorisés à y être rejoints par leurs enfants si un quota mensuel de 200 enfants est déjà atteint, a-t-il également demandé.
Mais deux partis plus souples sur l'immigration, la ChristenUnie et le D66, sont opposés à ce projet. La ChristenUnie, dont une importante partie des électeurs se trouvent dans la "Bijbelgordel", la Ceinture de la Bible, une zone conservatrice du pays, est en raison de ses convictions religieuses traditionnellement opposée à un durcissement de la politique d'accueil des demandeurs d'asile.
afp/hkr
Mark Rutte encore dans la course
Avec l'explosion de la coalition, Mark Rutte devrait se lancer de nouveau dans la course des législatives, dans l'objectif d'entamer un cinquième mandat de Premier ministre. Il pourrait toutefois être confronté au sein de son parti à de la concurrence autour de la position de tête de liste.
Initialement prévues en 2025, ces élections qui déterminent la composition de la chambre basse du Parlement néerlandais devraient être convoquées prochainement, avec une tenue possible au cours des prochains mois.
La course s'annonce rude pour les partis du gouvernement sortant. Une nouvelle formation pro-agriculteurs opposée à des réglementations environnementales de l'Union européenne a obtenu le plus de sièges lors des élections régionales de mars qui déterminent également la composition du Sénat.