Michelle Bolsonaro se profile comme candidate potentielle à la vice-présidence du Brésil
Le Brésil a découvert Michelle Bolsonaro le 1er janvier 2019, le jour de la cérémonie d’intronisation de son mari. Devant des milliers de personnes et les caméras de télévision, la nouvelle première dame fait un discours en langue des signes qu’une interprète traduit simultanément en portugais.
Proximité avec l'Eglise évangélique
Durant le mandat de Jair Bolsonaro, la femme de 41 ans est restée discrète. Elle s’est engagée au côté des personnes handicapées et a affiché sa foi et sa proximité avec l’Eglise évangélique.
"Ce serait très bien pour notre pays d’avoir une femme avec ce profil: une guerrière, une femme qui croit en Dieu et une femme engagée dans des œuvres sociales", estime Maria Romana, pasteure à Salvador de Bahia, qui imagine bien Michelle en vice-présidente.
"Je suis sûre que le Brésil irait mieux et peut sortir vainqueur avec elle comme vice-présidente", affirme-t-elle.
Manque d'expérience
Pourtant des réserves existent chez les électeurs de la droite brésilienne, notamment parce que Michelle Bolsonaro n’a jamais eu de mandat. Luis Tourinho, militant du Parti libéral, considère qu'il est encore trop tôt pour que Michelle Bolsonaro brigue le poste de vice-présidente.
"A court terme, je ne la vois pas à ce poste", affirme-t-il. "Je pense qu’elle va plutôt avoir un rôle important en coulisse. Mais en politique, tout peut arriver. Des années nous séparent des élections."
Michelle Bolsonaro serait associée à Tarcisio de Freitas, gouverneur de l’Etat de Sao Paulo. Cet ancien ministre de Jair Bolsonaro et catholique pratiquant n’a fait aucun commentaire. Mais un ticket avec l’ex-première dame pourrait, dit-on, lui permettre d’attirer plus facilement les 52% d’évangéliques qui ont voté pour son ancien patron, en grande partie grâce à Michelle Bolsonaro.
8 ans d'inéligibilité
Le 30 juin dernier, Jair Bolsonaro avait été condamné par le Tribunal supérieur électoral (TSE) à une peine de 8 ans d'inéligibilité pour abus de pouvoir politique et utilisation abusive des médias.
L'ancien chef d'Etat brésilien a été puni pour ses attaques sans preuve contre le présumé manque de fiabilité des urnes électroniques, quelques mois avant le scrutin remporté par son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
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Jean-Claude Gerez/edel avec afp