Dimanche matin, les touristes en promenade sur les quais pittoresques situés entre la rive droite et l'île Saint-Louis ont pu assister à un spectacle inhabituel: à la place des bateaux-mouche, des canoë-kayaks et des nageurs dans le fleuve.
"Promesse tenue. On nage aujourd'hui dans la Seine et ce n'est que le début", a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avait fait de cet engagement, pris en 2016, un pilier du dossier de candidature pour l'organisation des JO, obtenue l'année suivante.
Les Jeux olympiques marqueront les retrouvailles de la nage avec la Seine: les épreuves de triathlon et de nage en eau libre partiront du pont Alexandre-III qui relie le Grand Palais aux Invalides.
Une promesse de Jacques Chirac, déjà
Une promesse vieille de plus de trente ans, puisqu'au tournant des années 1990, l'un de ses prédécesseurs Jacques Chirac, avant d'être élu chef de l'Etat, l'avait déjà formulée, promettant de faire trempette lui-même "devant témoins".
Si elle n'a pas mouillé le maillot de bain, contrairement à ses deux adjoints à l'Urbanisme et aux Sports, Anne Hidalgo s'est engagée à s'immerger dans le fleuve "l'année prochaine", celle des JO.
Navigation modulée
Outre le "Bras Marie", situé tout près de l'Hôtel de Ville, les rives de Grenelle (XVe) et Bercy (XIIe) accueilleront des espaces de baignade aménagés et sécurisés, indique la mairie.
"Les plans d'eau surveillés seront délimités par des bouées et un ponton pour y accéder, avec des espaces pour se changer, se doucher et ranger ses affaires sur les quais", précise la Ville.
Pour assurer la sécurité des baigneurs, les différents acteurs publics et privés impliqués travaillent encore pour restreindre voire interdire la navigation fluviale près des sites, indique la mairie.
Interdite sans autorisation
La baignade dans la Seine, qui se pratiquait déjà sous l'Ancien Régime, a été interdite à Paris il y a un siècle pile (1923) par un arrêté préfectoral, et une brigade fluviale patrouille constamment pour empêcher les plongeons.
"Pour l'instant, on ne peut pas se baigner dans la Seine sans les autorisations", a rappelé le premier adjoint. "Il faut attendre encore un petit peu."
afp/vajo
D'immenses travaux pour assainir la Seine
Depuis 2016, l'Etat et les collectivités locales franciliennes ont investi environ 1,4 milliard d'euros pour rendre la Seine et la Marne baignables. Plusieurs ouvrages pour réduire les déversements d'eaux usées dans le fleuve en cas d'orage, ou les nettoyer, et ainsi assurer une qualité d'eau suffisante au regard de la réglementation européenne, sont proches d'être achevés.
Les particuliers propriétaires d'habitations aux mauvais branchements, dans lesquels eaux usées et fluviales ne sont pas séparées, et ceux de péniches doivent aussi engager des travaux pour une évacuation ne polluant pas le fleuve.
Les dernières analyses de la qualité de l'eau au regard de la réglementation, qui se concentre sur deux bactéries, escherichia coli et les entérocoques, attestent de niveaux "suffisants" ou "excellents" par temps sec, assure la mairie.
Quant aux déchets, notamment plastiques, un appel a récemment été lancé pour dénicher l'innovation technologique la plus adéquate pour les ramasser dans le fleuve.