Dispositif sécuritaire massif déployé en France à la veille des célébrations du 14 juillet
Pour la première fois un 14 juillet, les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI, ainsi que les hélicoptères et les véhicules blindés de la gendarmerie seront engagés dans les communes les plus sensibles. A Paris, environ 10'000 policiers et gendarmes seront sur le terrain, dans la capitale et ses départements limitrophes.
"On ne craint rien du tout, on est tout simplement prudent", a assuré jeudi sur BFMTV le préfet de police Laurent Nuñez, regrettant que les violences urbaines fassent "malheureusement partie des traditions" du 14 juillet.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renouvellement du dispositif déployé lors des violences consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin.
Chaque soir, un "dispositif exceptionnel" de 45'000 policiers et gendarmes sera mobilisé. Quelque 40'000 pompiers seront également sur le pont chaque nuit pour intervenir sur les feux de poubelles et autres incendies de voitures et bâtiments.
Renoncements
"S'il y avait quelque débordement, nous interviendrions avec la plus grande détermination pour que l'ensemble de nos concitoyens puisse vivre dans le calme", a assuré le président français Emmanuel Macron devant la presse à l'issue du sommet de l'Otan.
La vigilance s'exercera avant tout sur l'Ile-de-France, le Nord et la région lyonnaise, selon une source sécuritaire. Dans tout le pays, sauf exceptions, les bus et tramways s'arrêteront de nouveau plus tôt en soirée, dès 22h00, voire 21h00 en région parisienne.
En raison des violences urbaines qui ont secoué le pays, plusieurs communes ont décidé de renoncer à leur feu d'artifice ou au bal des pompiers, notamment en Ile-de-France et dans le Nord. "Aucune festivité n'a été annulée à la demande du ministère", a tenu à faire savoir Gérald Darmanin.
Le feu d'artifice sera tiré dans la capitale vendredi soir depuis la Tour Eiffel, comme de coutume. Il sera précédé d'un grand concert symphonique sur le Champ-de-Mars par l'Orchestre national de France, sur le thème de la fraternité.
Mortiers d'artifice
Les autorités ont répété leur détermination à faire respecter le décret interdisant jusqu'à samedi la vente de tous les articles pyrotechniques, dont les "mortiers" d'artifice utilisés par les émeutiers comme armes contre les forces de l'ordre ou pour incendier des bâtiments. Un total de "150'000 mortiers d'artifices" ont ainsi été saisis depuis le 27 juin, s'est félicité mercredi Gérald Darmanin.
Des fabricants de matériels pyrotechniques ont mis en doute l'efficacité de cette interdiction, jugeant comme le gérant de la société française Jacques Prévot Artifices, Thibaut Prévot, qu'elle a nourri "un vrai marché noir" notamment sur les réseaux sociaux tels que Snapchat ou Telegram.
Pour assurer le calme, Gérald Darmanin a fait savoir mercredi qu'une manifestation contre les violences policières organisée samedi à Paris serait interdite, ainsi que toutes celles "en lien direct avec les émeutes".
Samedi 8 juillet, un rassemblement interdit à Paris en mémoire d'Adama Traoré, décédé après son interpellation par les gendarmes en 2016, s'était conclu par l'interpellation musclée du frère d'Adama, Youssouf Traoré.
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En 2022, quelque 125'000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés. Selon le ministère de l'Intérieur, 807 personnes avaient été interpellées en France à la suite des incidents survenus en marge des festivités du 14-Juillet, 749 véhicules brûlés et 55 membres des forces de l'ordre blessés.
afp/edel
Les célébrations ont débuté jeudi soir
Les célébrations du 14 juillet ont débuté jeudi soir sous haute surveillance policière. De nombreuses communes sensibles ont préféré annuler les festivités par crainte de débordements deux semaines après les émeutes qui ont secoué le pays. En banlieue parisienne, d’autres localités ont choisi malgré tout de maintenir les traditionnels feux d’artifices, comme à Asnières dans les Hauts-de-Seine.