La ville espagnole de Fuenlabrada a fait de sa police un exemple face aux discriminations
Face aux violences policières, Fuenlabrada est devenue une référence en Espagne, et même au-delà. La ville de la banlieue madrilène a décidé d'humaniser ses agents de police, notamment par la mise en place d'un récépissé à chaque contrôle.
A Fuenlabrada, à chaque contrôle d'identité de routine, à chaque interpellation, les agents ont pour obligation de dresser un procès-verbal avec récépissé: le policier et la personne interpellée reçoivent la copie d'un document dans lequel sont consignés la durée du contrôle en question, son motif, ainsi que le sexe, l'âge, la nationalité - et non l'origine ethnique - du citoyen contrôlé.
"Cela permet à la personne interpellée de savoir que ce n'est pas un contrôle discriminatoire, explique Vicente Fuentes, policier municipal à Fuenlabrada, jeudi dans le 19h30 de la RTS. Si un autre policier passe et souhaite le contrôler, elle a juste à montrer ce récépissé pour ne pas être contrôlée à nouveau."
Nombre de contrôles divisé par deux
En quinze ans, les contrôles ont diminué de moitié grâce à cette mesure. Fuenlabrada est la première ville d'Espagne à l'avoir mise en place pour éviter les discriminations, en particulier envers les jeunes dont plus de 30% sont issus de l'immigration.
Une fois par mois, les agents de la "section diversité" partent à la rencontre des différentes communautés de la ville. "Grâce à ce contact, cette relation fluide, nos jeunes sont effectivement conscients qu'ils ont une police à leur disposition, qu'il s'agit de leur police", explique l'imam de Fuenlabrada Mimoun Amraoui.
La mairie a désormais développé de nombreux autres projets pour lutter contre toutes les formes de discrimination.
Une responsabilité de la collectivité
Chaque semaine, Javier Bokesa Abia, adjoint au maire chargé de la citoyenneté, rencontre les représentants des associations religieuses, d'aide aux migrants, ou encore LGBT. "On ne peut pas rendre ces personnes seules responsables de leur intégration. C'est un processus qui doit aussi venir des institutions", souligne Javier Bokesa Abia.
Fort de son succès, le modèle Fuenlabrada s'est exporté dans d'autres villes d'Espagne et même dans sa capitale, Madrid.
Auriane Loizeau et Fabian Castillo Rodriguez/vajo
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